« Imaginer collectivement un port plus ouvert et accessible, avec des activités économiques d’avenir, dédiées aux personnes de passage mais aussi aux Marseillais » : l’appel aux idées pour le J4 lancé par le collectif Stop croisières ce samedi 7 juin sur l’esplanade de la Major se voulait constructif et citoyen. « Le Grand Port maritime de Marseille a relancé son appel à projets pour aménager un terminal de croisières de luxe sur le J4, on y répond avec cette consultation citoyenne pirate », explique Gwenaëlle Menez, membre du collectif. Une action menée à l’occasion de la Journée internationale anticroisière, impulsée à Marseille l’an dernier.
À l’ombre des arbres de l’esplanade, face à la mer, quatre petits groupes de volontaires ont pris part à des ateliers participatifs où, durant quinze minutes par thématique, ils font émerger des propositions pour « accueillir », « échanger », « se cultiver », « se détendre et apprendre ». Leurs idées viendront s’ajouter à celles que les colporteurs du collectif auront glanées au gré de leurs discussions avec les passants, ainsi qu’à celles apposées sur un mur d’expression et celles, dessinées sur des plans du J4.
Lever les freins à l’imagination
« On n’est pas contre le tourisme, mais on peut réfléchir à la façon d’accueillir ces touristes de façon vertueuse, en installant par exemple une auberge de jeunesse flottante », poursuit la militante. Certains projettent de végétaliser ce bout de littoral et de le border d’une piste cyclable jusqu’à l’Estaque. D’autres rêvent d’un centre de vacances, d’un festival culturel, d’un skate-park ou d’un parcours sportif. Sensibilisés à la démarche, des croisiéristes se sont même arrêtés pour « des échanges constructifs et bienveillants de part et d’autre », note Romain, militant du collectif.
Pour lever les freins à l’imagination, le collectif a affiché sur des bâches les photos de l’évolution de la darse en 1920, 1950 et 2025 et émis ses propres propositions comme des structures flottantes qui abriteraient du logement ou des salles de spectacle, un espace pour le fret maritime à voile… Tout sauf les croisières de luxe, « les plus impactantes pour le climat, rapportées au nombre de passagers, explique Romain. On est conscients de l’enjeu économique et d’ailleurs, la CGT du Port n’est pas contre notre mobilisation à condition que des alternatives maintiennent l’activité, c’est justement l’idée d’une école de la mer durable flottante qui serait financée avec les 35% que l’État compte mettre dans le projet de terminal. »