© Denis Meynard – Le procès de Gaël Perdriau aura les élections municipales en toile de fond.
Une des premières réactions à l’annonce du procès de l’affaire de sextape émane de Gilles Rossary-Lenglet, qui se présente comme organisateur du Kompromat, puis lanceur d’alerte. « Je suis satisfait que le procès ait lieu en 2025, car l’instruction dure depuis trois ans, ainsi que du renvoi de tous les protagonistes devant un tribunal, y compris les représentants des associations. Et même si je sais que je vais être condamné, je suis heureux car c’est la vérité qui va gagner à la fin de ce parcours. »
Avocat du couple formé par Philippe Buil et Chantal Sabatier, dirigeants de l’association culturelle Arts Pluriels, Me Karim Mrabent, « regrette le parti pris des juges qui, à la différence du parquet, décident de poursuivre mes clients, alors qu’ils n’étaient pas au courant de ce chantage présumé et qu’ils se sont fait avoir (…) Ils voulaient simplement faire connaître et développer leur galerie. »
Même déception chez Me Yves Sauvayre, avocat du couple Giacomel, respectivement président et trésorière de l’association France Lettonie Loire Auvergne : « C’est une mauvaise surprise, injuste, qui ne tient pas compte des explications fournies par mes clients. »
Soulagement de Gilles Artigues « qui n’a plus d’ambition politique »
Plus prolixe, André Buffard, avocat de Gilles Artigues et de l’ancien maire de Saint-Étienne Michel Thiollière (de 1994 à 2008), victime présumée d’un projet de tentative de chantage abandonnée en cours de route, estime que l’ordonnance de renvoi des huit prévenus est « extrêmement motivée et conforme à nos attentes ». Il qualifie de « logique la poursuite des responsables d’associations par lesquelles a transité le financement du Kompromat, car ils ont obtenu des subventions municipales dans des conditions anormales ».
Maître Buffard indique que le procès annoncé constitue « un soulagement pour Gilles Artigues qui pourra ainsi passer à autre chose », précisant qu’ « il n’a plus d’ambition politique à Saint-Étienne ». L’avocat ajoute que « Michel Thiollière est heureux d’apprendre que les faits le concernant, pour lesquels il est partie civile, seront eux-aussi jugés devant le tribunal correctionnel ».
Le silence était par contre de mise du côté de l’ex-adjoint à l’éducation Samy Kefi-Jérôme, de l’ex-directeur de cabinet Pierre Gauttieri et du maire de Saint-Étienne, ainsi que de leurs avocats.
Un procès qui « va permettre d’éclairer le choix des Stéphanois »
Au sein de la classe politique stéphanoise, pour le conseiller municipal Olivier Longeon, chef de file des écologistes, « les élections municipales de mars prochain se passeront dans un climat plus serein, car les Stéphanois sauront à quoi s’en tenir. »
Nicole Peycelon (LR), conseillère municipale d’opposition, se dit « ravie que la justice se prononce avant le démarrage de la campagne électorale », tout comme son collègue Lionel Boucher (UDI) qui entrevoit une campagne municipale « sereine, libéré du poids qui a plombé notre ville et qui l’a isolé ».
Une « opportunité de retrouver un climat de confiance, d’apaisement et de dignité » pour l’ancien député LR de la Loire Dino Cinieri. Tandis que les élus stéphanois de Saint-Étienne Demain écrivent que ce procès « va permettre d’éclairer le choix des Stéphanois « .