À la base, pourquoi avez-vous souhaité participer à ce jury de 30 citoyens chargé d’imaginer le futur du parking Vilaine et de la place de la République ?

Ce qui m’a motivé, c’est d’avoir la possibilité de donner mon avis et construire ce projet. Et je ne le regrette pas parce que nos idées ont quasiment toutes été retenues. J’ai maintenant hâte que ça commence. Avec une collègue du jury, on a dit qu’on sabrera le champagne une fois que ce sera fait. C’est un peu notre projet aussi. On était à fond, on y a dépensé beaucoup d’énergie. Ce n’est pas donné à tous les citoyens d’une ville de participer à un projet comme ça.

Le projet final correspond-il à ce que vous aviez imaginé ?

Oui, en grande partie. C’est satisfaisant de voir que nos idées vont être mises en place. On s’est engagé, ça nous a pris beaucoup de temps, des samedis de 9 h à 18 h de mai 2021 à la restitution en décembre 2021. ça a été un moment très enrichissant car on a eu plein d’informations techniques. Et ça a permis de créer du lien entre des citoyens qui ne se seraient pas connus autrement. Il y avait des gens au chômage, des étudiants, des retraités, des gens de gauche, des gens de droite et il y a donc eu des débats animés. Mais on a réussi à se mettre d’accord. On vit dans un temps où on n’arrive plus trop à se parler et ça fait du bien de voir qu’on est capable de construire quelque chose ensemble.

Les débats portaient sur quoi ?

Il y avait ceux qui voulaient garder la dalle et ceux qui voulaient la découvrir. Un troisième scénario était hybride, une partie découverte et une partie couverte. On l’a vite écarté car le coût était exorbitant.

Vous n’avez pas été suivi sur toutes vos idées. Vous vouliez par exemple une passerelle surélevée, il y aura finalement une passerelle simple…

On était hyper ambitieux, avec trois niveaux, que ce soit artistique, comme un emblème. C’était sans doute trop onéreux. Il y a aussi les gradins, que l’on aurait voulus encore plus près de l’eau, mais techniquement, ce n’était pas possible car il fallait que les bateaux puissent passer.

Concernant la végétalisation, vous aviez prévu des murs végétalisés. Qui ne verront pas le jour non plus.

J’aurais aimé que ce soit mis en place. On avait aussi envisagé l’aspect historique, avec des grandes affiches. J’espère qu’il y aura plus tard des panneaux explicatifs. Mais tout le reste, les pontons, les gradins, les arbres, tout a été repris. Les grands espaces verts sont là, pour que ce soit un lieu où on puisse se poser, inclusif et gratuit.

Vous venez de faire un tour en bateau sous le pont. Quel sentiment cette visite vous laisse-t-elle ?

Je l’avais déjà faite avec le jury en 2021. Si on avait maintenu cette dalle, dans 50 ans, le problème se serait de nouveau posé. Ce qui me frappe, c’est que cette déconstruction était une évidence.