Dans la foulée de son récent onzième album intitulé « Un temps pour elles » en partie instrumental, Michel Polnareff se produira au Festival Sion sous les étoiles le 15 juillet. Avec toujours autant de trac et de responsabilité, confesse le chanteur et pianiste pop français à la RTS.

A près de 81 ans, Michel Polnareff parle de sexe et sort un clip où il se clone et se fantasme grâce à l’intelligence artificielle. Dans la chanson « Sexcetera » de son dernier album très instrumental baptisé « Un temps pour elles », le chanteur français joue la provocation tendance, engagée et un peu mégalo.

Du Polnareff tout craché en somme: « C’est un titre important. Cela se passe entre moi et moi. Depuis toujours je suis pour la liberté sexuelle. Tout le monde a droit de faire ce qu’il veut », a estimé le chanteur dans le 19h30 du 23 mai.

« Un temps pour elles », son onzième album décliné au féminin pluriel, semble sonner à la fois comme le reflet et la prolongation de la carrière de Polnareff. « Oui c’est possible, j’ai mis beaucoup de moi dedans, je ne me suis pas caché derrière les arrangements, je suis devant. Ça a été un exercice de style assez intemporel, ce que sont beaucoup de mes chansons grâce à un public de grand goût », indique aussi Michel Polnareff dans l’émission Le grand soir du 28 mai.

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Evocations du vécu de Polnareff

L’amour, qui reste le thème de prédilection du pianiste et mélodiste depuis ses débuts en 1966 avec l’album « Love Me, Please Love Me », irrigue « Un temps pour elles ». Le chanteur perfectionniste y évoque son vécu, des passages difficiles de sa vie intime, d’amour détruit, de regrets, mais aussi d’espoir. La figure d’Annie Fargue (ndlr: sa compagne durant vingt ans avant de devenir son agente et son amie) semble même planer sur toutes les chansons: « Elle a été une femme très importante dans ma vie. Ça a été quelque part une reproduction d’une maman que je n’avais pas eue. Mais l’album ‘Un temps pour elles’ tout comme la chanson ‘Un temps pour elle’ au singulier ne lui sont pas destinés », précise Michel Polnareff.

Annie Fargue a aussi été comédienne puis productrice des comédies musicales « Hair » et « Jésus Christ Superstar » en France notamment. Elle a fait émerger des artistes comme Dave et Daniel Auteuil. Et a beaucoup fait pour la carrière du musicien Michel Polnareff qui ne voulait pas être chanteur pop et dont l’exil californien a forgé le mythe, avant son retour à la scène en francophonie en 2007.

Le trac d’avant-concert

Celui qui a connu le succès instantané en 1966 avec « La poupée qui fait non » au creux de la vague yé-yé, avant une succession de tubes (« Le bal des Laze » en 1968 ou « On ira tous au paradis » en 1972) et des premières parties de Claude François ou des Beach Boys, a repris goût depuis aux concerts: « J’adore la scène. J’adore le contact avec le public. Durant ma dernière tournée, un truc qui m’a responsabilisé est qu’au sortir de la scène, le public ne me disait pas bravo, mais merci. Et ça m’a beaucoup touché et responsabilisé », détaille Michel Polnareff qui confie toutefois avoir toujours autant le trac avant un live.

Comme si pour l’octogénaire les « années d’esclavage » vécues à ses débuts décrites dans son autobiographie « Polnareff par Polnareff » (Grasset, 2004) étaient désormais enfin très loin. « En réalité, chaque disque était un fléau, chaque tournée un calvaire. Mais il fallait que ça paraisse facile […] Les artistes doivent sentir la paillette, pas la sueur », y assénait-il notamment. 

Sujet et interview TV: Adeline Percept

Interview radio: Pascal Schouwey

Adaptation web: Olivier Horner

Michel Polnareff en concert au Festival Sion sous les étoiles, le 15 juillet 2025.