Le député de Beausoleil-Grand-Bouctouche-Kent Benoît Bourque a déposé en chambre jeudi une pétition au nom de citoyens de Notre-Dame à propos du terrain adjacent de l’école Notre-Dame à Beausoleil. La question divise la communauté. D’un côté le besoin de résidences abordables pour aînés dans la région est criant et tout projet dans ce sens est le bienvenu. De l’autre côté, le projet proposé prévoit la disparition d’un terrain de soccer utilisé par les élèves de Notre-Dame jusqu’à la 8e année.
«Les anciens élèves et citoyens engagés demandent formellement de protéger le terrain adjacent à l’école Notre-Dame utilisé depuis plus de 25 ans par les élèves pour le jeu libre et les récréations, les cours d’éducation physique ou la préparation aux Jeux de l’Acadie. Ce terrain fait partie intégrante de la vie scolaire et de la santé globale de nos enfants (…)», a exposé le député en déposant la pétition de plus de 1000 noms en chambre jeudi à Fredericton.
«L’école a fait énormément de travail de mobilisation, explique-t-il au journal en fin d’après-midi. Je dirais qu’ils ont été très efficaces. J’ai fait mon travail de député en remettant cette pétition à l’Assemblée législative.»
Mais il reconnaît aussi que le gouvernent a peu de recours, comme tout a quand même été fait dans les règles.
En février, le diocèse de Moncton transférait le terrain litigieux à la société d’habitation Les Résidences Notre-Dame, terrain où elle a édifié des appartements pour aînés dans les années 1970.
Plus de 20 ans plus tard, le diocèse permettait à l’École Notre-Dame de construire un terrain de soccer de fortune, en deçà des dimensions réglementaires.
Mais voilà qu’au printemps, des élèves ont aperçu de la machinerie en train d’arracher les clôtures qui encerclent le terrain, ce qui a semé l’émoi dans toute l’école, comme le journal avait alors constaté.
«C’est vraiment entre la société d’habitation et le district scolaire de discuter pour voir s’il y a moyen de moyenner. J’ai confiance, avance Benoit Bourque. Car, la société d’habitation, ce sont aussi des gens de Notre-Dame. Ce sont des gens qui tiennent leur communauté à cœur.»
«Avoir de nouveaux logements abordables pour les aînés, c’est tout fait louable», reconnaît-il.
Les Résidences Notre-Dame, un organisme sans but lucratif, n’avaient pas répondu à nos demandes d’entrevues au moment d’écrire ces lignes.
Le maire de Beausoleil, Roméo Bourque, explique que la municipalité a plutôt les mains liées, puisqu’on ne fait qu’amorcer le plan d’urbanisation de la municipalité. Un plan adopté aurait pu lui donner les outils pour intervenir en amont avec un changement de zonage par exemple. La municipalité prévoit adopter son premier plan en 2026.
La pétition des gens de Notre-Dame demande entre autres que le futur plan interdise toute construction non scolaire à moins de 50 m d’une école primaire.
«Nous en avons discuté hier lors de notre réunion plénière, explique le maire Bourque. En fin de compte, nous avons décidé de prendre nos distances comme c’est un litige entre le privé et le district scolaire.»
«Nous sommes en train de former le comité pour le développement du plan d’urbanisme. Malheureusement pour l’école, ça s’est passé comme ça. Mais nos mains sont liées.»
Le groupe du foyer tend une perche
Paul Boucher, qui représente le conseil d’administration des Résidences Saint-Antoine, explique entendre les inquiétudes du voisinage, mais il explique que leur démarche s’est faite dans l’ordre.
«Nous les avons avertis il y a un an, explique-t-il à l’Acadie Nouvelle. Le public n’a pas été mis au courant de la bonne information.»
«Nous avons pris des mesures pour que, quand le temps sera venu de construire le nouvel édifice, nous allions communiquer avec l’École pour l’aider à trouver un autre endroit à faire un terrain de soccer.»
«On n’est pas obligé de faire ça, mais on travaille tous pour la même affaire. On travaille tous pour la paroisse.»
Paul Boucher explique qu’ils n’avaient pas le choix de demander le transfert du terrain, comme le bail avec la paroisse – qu’on croyait perpétuel – prenait fin après 40 ans. On craignait de se faire exproprier et de perdre l’édifice qui leur appartient.
«On comprend qu’on a pris leur terrain. Mais ce n’est pas leur champ, c’est notre terrain. Nous l’avons acheté et tout.»
«Ils ont été avertis il y a un an. C’est de valeur qu’ils ne sont pas venus nous voir alors au lieu de faire tout ce drame-là pour rien. On se serait assis ensemble et on aurait négocié.»