Avec une équipe de France remodelée face à l’Allemagne lors de la petite finale de Ligue des nations, Kylian Mbappé, Rayan Cherki et Lucas Chevalier attisent la curiosité.

Didier Deschamps ne s’en est pas caché, ce rendez-vous face à l’Allemagne (15h, en direct commenté sur le Figaro.fr) dimanche ne l’enchante pas. Trois jours après le revers contre l’Espagne (5-4) et une semaine avant la coupe du monde des clubs, les Bleus en terminent avec leur saison 2024-2025 du côté de Stuttgart face à une nation qui vient de les battre deux fois de suite (0-2 à Lyon en mars 2024, 2-1 à Dortmund en septembre 2023).

Entre les joueurs amoindris (Pavard, Konaté), les forfaits (Dembélé, Lenglet, Barcola) et ceux émoussés physiquement, le patron de l’équipe de France effectuera un largement turnover pour tenter d’éviter une nouvelle défaite contre la Mannschaft et deux revers consécutifs en juin. Trois joueurs, pas certains d’être titulaires, donnent malgré tout envie d’assister à la rencontre. Les voici.

Rayan Cherki, l’opération séduction

Entré en jeu à la 63e minute de jeu contre l’Espagne, le Lyonnais de 21 ans a tout réussi. Un but somptueux d’une demi-volée du gauche, une passe décisive pour Randal Kolo Muani ou encore des transmissions lumineuses et une propension à bien faire jouer les autres. Tout ce que l’on demande à un numéro 10 finalement. Son entrée fracassante lui offre le droit d’être revu, dans un contexte plus hostile.

Sans lui ôter son talent, le meilleur passeur de Ligue 1 cette saison a débarqué contre une Roja qui s’est arrêtée de jouer avec son avantage large au score (4-1). Il a eu la force d’en profiter mais contre l’Allemagne, cela apportera plus de réponses sur sa capacité à prendre le jeu en main de l’équipe de France. À lui de donner des frissons au public français. En piste l’artiste.

Kylian Mbappé, le capitaine dont on attend plus

Certes, il a marqué sur penalty jeudi, mettant fin à une disette de sept matches sans but en équipe de France, mais le capitaine des Bleus n’a pas brillé ailleurs. Avec un manque de réalisme, en dépit de quelques accélérations, et une relation technique discutable avec ses partenaires d’attaque, le soulier d’Or de la saison est forcément attendu dans des sphères bien plus hautes. Lui aussi n’a cessé de jouer toute la saison (56 matches, 43 buts) et il partira aux États-Unis dans les prochains jours avec le Real Madrid pour le Mondial des clubs, mais le public français a besoin de voir un Kylian Mbappé séduisant.

Personne ne lui demande de mettre un triplé et de faire gagner les Bleus tout seul. Mais avec un Dembélé absent, Barcola forfait, Doué sur le banc, il devrait accompagner Thuram et Kolo Muani en attaque, avec Cherki en 10. Sa complémentarité avec le Lyonnais sera scrutée. Les deux hommes peuvent parler le même football à condition que chacun fasse les efforts. L’un pour l’autre. Pas chacun de son côté.

Lucas Chevalier, le numéro 2 qui rêve en grand

Cela est passé inaperçu dans la séquence bleue, mais Lucas Chevalier est désormais le numéro 2 dans la hiérarchie des gardiens de but de l’équipe de France. Le Lillois, brillant cette saison en Ligue des champions, est récompensé de ses efforts et ne compte pas s’arrêter là. À 23 ans, le portier nordiste coche toutes les cases du gardien moderne (explosivité, jeu au pied, lecture du jeu…) et son nom est murmuré au Paris SG, en cas de départ de Gianluigi Donnaruma.

Dans sa quête de remodeler son équipe, Didier Deschamps aurait la bonne idée de lancer Chevalier dans le contexte allemand de Stuttgart dimanche. Faire souffler Mike Maignan n’aurait rien d’infamant. Convoqué la première fois en novembre dernier, il a déjà supplanté Brice Samba et Alphonse Areola, les habituels remplaçants de «Magic Mike». S’il a sa chance dimanche, il sera l’une des attractions de cet Allemagne-France.