Cette semaine, la sélection allemande aurait préféré ne pas mettre les pieds à Stuttgart. Pas à cause des travaux, qui s’invitent dans presque chaque rue, ou des embouteillages monstres qui enserrent la ville. Plutôt parce que l’hypothèse d’une petite finale de Ligue des nations contre la France n’emballe personne. « Mais si on a besoin de motivation pour jouer ce match, il faut peut-être changer d’équipe », raille Julian Nagelsmann.

L’Allemagne n’est pas un pays de foot comme les autres et le sélectionneur de 37 ans l’a appris à ses dépens ces jours-ci. Arrivé il y a deux ans au chevet d’une Mannschaft très malade, l’ancien entraîneur du Bayern Munich avait opéré un redressement spectaculaire, tant et si bien que son équipe avait plutôt réussi son Euro, échouant de justesse à faire tomber l’Espagne en quart de finale.

Dans la foulée, la phase de groupes de la Ligue des nations avait confirmé l’embellie, avec une première place et la meilleure attaque parmi toutes les grosses nations européennes. Oui mais voilà, pour sa première demi-finale depuis l’Euro 2016, l’Allemagne attendait autre chose de son choc contre le Portugal mercredi.

Des problèmes défensifs

Battus (2-1) à cause d’une mauvaise deuxième période, Wirtz et ses partenaires se sont attiré les foudres du public, principalement agacé par le choix de Nagelsmann d’aligner une défense à trois. « C’était lié à l’adversaire, se défend l’intéressé. Contre la France, nous essayerons de récupérer le ballon plus haut et nous nous adapterons à nouveau. » Les Allemands ne devraient pas insister avec cette ligne de trois, qui a pris l’eau en fin de match, le Portugal gâchant plusieurs occasions de donner à sa victoire des airs de gifle. Comme pour les Bleus, c’est donc derrière que le bât blesse, et la vitesse des attaquants français fait peur outre-Rhin.

Encore plus en l’absence de Rüdiger, très critiqué au pays après son pétage de plombs de la fin de saison au Real Madrid, mais qui reste le seul défenseur faisant partie du gotha mondial. Tah, qui évoluera bientôt au Bayern Munich mais qui a déjà 29 ans, n’incarne même pas l’avenir dans un secteur où les autres recours s’appellent Kehrer, Koch ou Anton.