Le Stade Toulousain a bouclé sa phase régulière du Top 14 par une défaite spectaculaire à Perpignan (42-35). Dans un match fou à Aimé-Giral, les Toulousains, largement en tête à la mi-temps, ont sombré en seconde période. Pire : trois joueurs sont sortis blessés. À deux semaines de la demi-finale, c’est un sérieux coup d’arrêt pour les champions en titre.
Une entame maîtrisée… puis le trou noir
Toulouse avait pourtant bien commencé. Avec une ligne de trois-quarts dynamique et un pack solide, les Rouge et Noir ont rapidement pris les commandes : essai de Ntamack à la 12e, Delibes à la 24e, Graou à la 39e. Tout semblait sous contrôle. À la pause, le score affichait 21-7 pour Toulouse. L’USAP, fébrile et maladroite, paraissait à bout de souffle.
Ce samedi soir, Perpignan a battu Toulouse sur le score de 42-35. Dans cette rencontre, Posolo Tuilagi a réalisé un énorme match, tout comme Mathys Lotrian, entré en cours de jeu. En face, Romain Ntamack a été à la hauteur.https://t.co/Ip1OlpmIxH
— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) June 8, 2025
Mais en seconde période, le décor a changé du tout au tout. Perpignan est revenu transfiguré. Posolo Tuilagi, monstrueux dans le combat, a entraîné toute son équipe dans son sillage. En un quart d’heure, l’USAP a collé un 21-0 express à Toulouse, profitant notamment de deux cartons jaunes (Lebel et Roumat) pour faire tourner le match. Résultat : 28-21 à l’heure de jeu. Toulouse n’a jamais réussi à reprendre le contrôle.
Tuilagi et Lotrian dynamitent la défense toulousaine
Le réveil catalan a été porté par des individualités inspirées. Tuilagi a livré l’un de ses plus gros matchs de la saison : puissance, percussion, régularité, il a tout emporté sur son passage. À ses côtés, le jeune Mathys Lotrian, entré à la 51e minute, a inscrit un doublé qui a fait basculer le match.
Jefferson Lee Joseph, lui aussi en feu, a inscrit deux essais. En face, seul Ntamack a semblé tenir la baraque côté toulousain. Auteur de 7 points au pied, il est aussi à l’origine de deux essais. Mais sans soutien, même l’international ne pouvait éviter le naufrage collectif.
Trois blessures qui changent tout
Le plus inquiétant pour Toulouse, c’est ce que le club a laissé à Aimé-Giral. Ange Capuozzo, touché à la cheville gauche, est sorti en boitant fort. Joel Merkler, entré en seconde période, s’est blessé au genou droit après un contact violent avec Tuilagi. Mathis Castro-Ferreira, lui, a quitté le terrain avec plusieurs dents en moins.
Ces blessures tombent au pire moment. Le Stade disputera sa demi-finale à Lyon le 20 juin, face à Bayonne ou Clermont. Mais avec une infirmerie déjà bien remplie (Dupont, Ramos, Kinghorn), ces nouveaux coups durs viennent bousculer la préparation.
Toulouse reste leader, mais sans garantie
Grâce à son avance au classement, Toulouse termine tout de même en tête de la saison régulière. Ce faux-pas n’a donc pas de conséquences immédiates au classement. Mais sur le terrain, la copie rendue inquiète : manque de maîtrise, trous d’air défensifs, incapacité à contenir le rythme adverse.
Depuis l’élimination en Champions Cup, le collectif toulousain peine à retrouver son tranchant. À Perpignan, les cadres absents ne justifient pas à eux seuls les lacunes montrées après la pause.
Perpignan joue sa survie, et se relance
Côté catalan, cette victoire est une bouffée d’air. L’USAP reste 13e et devra passer par un match d’accession contre Grenoble, mais ce succès renversant redonne de la confiance. Après une fin de saison compliquée, les hommes de David Marty ont montré qu’ils avaient encore du répondant.
Avec neuf victoires à domicile, Aimé-Giral a encore une fois été le théâtre des grandes émotions catalanes. Et si Grenoble, battu en finale de Pro D2, semble en bout de course, Perpignan peut croire en ses chances.
Et maintenant ?
Pour Toulouse, les deux semaines à venir seront cruciales. Entre les soins à l’infirmerie, la remise en confiance du groupe et la préparation tactique, le staff n’aura pas une minute de répit. La demi-finale approche, et avec elle une pression supplémentaire : celle de justifier un statut de favori de plus en plus fragile.
Pour Perpignan, c’est une dernière marche à franchir. S’ils affichent le même visage que face à Toulouse, les Catalans ont toutes les raisons d’y croire.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO