Que retenez-vous de votre victoire contre Novak Djokovic ?
« Ce fut un défi très difficile. Je pense que tout le monde a vu que c’était un match compliqué pour nous deux. J’ai essayé de m’accrocher mentalement, de jouer chaque point de la bonne manière, avec la bonne intensité. C’est incroyable de le voir jouer à ce niveau et produire un tennis extraordinaire. Il possède encore une forme physique extraordinaire. »
Pouvez-vous décrire le type de pression que Novak met à tous les joueurs ?
« Le fait de jouer contre Novak, de jouer contre les meilleurs joueurs du monde, on n’a pas de moments où on peut se détendre. Il met la pression. Il nous oblige à jouer notre meilleur tennis puisqu’il peut changer de vitesse très rapidement. Ensuite, il gagne un point, il gagne en énergie et les choses peuvent aller rapidement dans le mauvais sens pour vous. Il y a beaucoup de stress. Il est important de rester calme, de prendre son temps de comprendre les différents moments du match. »
Novak a peut-être joué son dernier match à Roland, qu’est-ce que cela vous inspire ?
« J’espère que ce n’est pas le cas. Le tennis a besoin de lui. Le fait d’avoir quelqu’un de différent, des jeunes générations, pour moi, c’est incroyable de le voir dans les vestiaires, et l’énergie qu’il a pour tout. Je l’ai vu s’entraîner hier ou il y a quelques jours. Il est très précis dans tout ce qu’il fait. C’est un vrai modèle pour nous tous. On va espérer que ce ne soit pas le cas. Il a dit peut-être, on ne sait donc jamais. »
Qu’avez-vous appris de Novak ?
« J’ai appris de nombreuses choses parce que j’ai eu la chance de m’entraîner avec lui quand j’étais plus jeune à Monaco. À chaque fois que je posais des questions, il m’a répondu de manière très honnête. Je pense que cela a été très sympa. Les gens ne le perçoivent pas tel qu’il est réellement. C’est quelqu’un de très gentil, avenant. Il est là pour t’aider au moment où tu en as besoin. J’ai beaucoup appris auprès de lui. J’ai l’impression que mon style de jeu, ce n’est pas le même puisque nous sommes différents mais parfois, c’est un peu semblable. J’ai beaucoup regardé ses vidéos. J’apprécie énormément ses mots gentils parce que cela veut dire que je m’améliore en tant que joueur, c’est la chose la plus importante pour moi. »
Pensez-vous que la rivalité avec Carlos Alcaraz pourra un jour devenir l’une des plus grandes rivalités de l’histoire du tennis ?
« Il n’y a que le temps qui nous le dira. Carlos, c’est un joueur qui m’aide à améliorer mon jeu. Il me pousse dans mes limites. Je pense que le tennis a besoin de ces rivalités. Mais il est trop tôt pour nous comparer au Big3 ou Big4. »
Inquiétude pour Djokovic avant Wimbledon?
Prenez-vous du plaisir en jouant par exemple contre Alcaraz ?
« C’est amusant, et pas à la fois. Cela peut aller dans les deux sens. Quand c’est un bon match, c’est bien de jouer, pas seulement à regarder. C’est quelque chose de très spécial à jouer. À ce stade, le niveau ne peut pas être plus grand. Jouer en finale de Grand Chelem contre Carlos, c’est un moment spécial pour moi et pour lui également. Il a joué ici l’année dernière. On verra ce qui arrive. Il est certain que la tension que l’on ressent avant le match et pendant, c’est un peu différent. Nous sommes tous les deux très jeunes, nous sommes différents mais talentueux. Donc, on verra. »
Devez-vous préparer tactiquement la finale face à Alcaraz ou vous le connaissez assez ?
« Tout est une question de tactique maintenant. On ne va pas sur le court simplement pour frapper la balle, il faut comprendre ce qui se passe, ce qui marche ce jour-là parce que les choses peuvent changer. Peut-être que l’on prépare d’une certaine façon et cela ne fonctionne pas. Il faut pouvoir changer son fusil d’épaule. Novak a tellement changé sa manière de jouer aujourd’hui, par exemple, il faut se préparer à contre-attaquer. Sinon, on dérape et on perd le match. »