Carole Gandon ne l’a pas rangé aux oubliettes. Présenté en mars 2020, à quelques jours du premier tour des élections municipales, son projet « Mille et une Vilaine » répondait à une demande double des habitants, expliquait la candidate macroniste. Valoriser le fleuve mais, en même temps, conserver le parking aujourd’hui situé près de la place de la République. Manière alors de se démarquer de Nathalie Appéré qui, à l’inverse, proposait de le supprimer.

Destruction du parking Vilaine à Rennes : tout savoir sur un chantier qui divise

Cinq après la réélection de la maire sortante, le parking Vilaine s’apprête à être détruit. Les premières opérations doivent commencer à la fin de l’été. Mais Carole Gandon, elle, continue de penser que la municipalité commet une erreur historique. « C’est, pour nous, une fausse bonne idée », regrette la conseillère municipale d’opposition.

Supprimer le parking Vilaine ? Des risques, selon Carole Gandon

L’élu pointe les « risques » que fait courir cette décision. Pour la sécurité, avec la crainte de voir des chutes à cet endroit très passant et des points de deal se greffer sur les futurs espaces publics. Mais aussi pour la vitalité économique du centre-ville, la disparition de places stationnement risquant de provoquer une baisse de la clientèle pour les commerçants, argue-t-elle.

Pour autant, tout n’est pas à jeter dans le projet de la Ville, selon Carole Gandon. Et pour cause. Aménagement de pontons pour descendre au fil de l’eau, plantation d’arbres sur les quais, construction d’une passerelle au-dessus du fleuve, lifting de la place de la République… « Le projet de la Ville reprend finalement un certain nombre de nos propositions », sourit Carole Gandon.

« La vraie bonne idée aurait été de faire ces aménagements de l’autre côté, sur le secteur du pont Pasteur », résume Henri-Noël Ruiz, urbaniste de métier et membre de Révéler Rennes. Ancien directeur de l’Audiar, l’agence d’urbanisme de la Métropole, il est l’un des artisans du projet Mille et une Vilaine de 2020.

Un « corridor végétal », du pont Pasteur au Palais Saint-Georges

Du parvis du Musée des Beaux-arts, rive sud, au jardin du Palais Saint-Georges, rive nord, en passant par l’entrée de l’Hôtel Pasteur, Révéler Rennes souhaitaient un nouveau « corridor végétal ». Leur idée : faire de cette zone, aujourd’hui peu mise en avant, un nouvel espace public où profiter du fleuve. Le parking, lui, aurait été maintenu, au moins le temps du mandat, avec tout de même une légère requalification. République aurait aussi eu droit à son renouveau, en installant une halle aux plantes, des bouquinistes ou encore des commerces forains.

Voici les ébauches présentées par Révéler Rennes en 2020 autour du pont Pasteur, à l'est de République.Voici les ébauches présentées par Révéler Rennes en 2020 autour du pont Pasteur, à l’est de République. (Révéler Rennes)

Carole Gandon remettra-t-elle ses plans au débat en mars 2026 ? Le temps n’est pas encore à la présentation du programme. L’ancienne socialiste, nommée « pilote » de Renaissance pour les prochaines municipales, est plutôt occupée à bâtir une alliance avec Charles Compagnon, l’autre chef de file de l’opposition. Ensemble, ils ont lancé, fin mai, Vivre Rennes, une plateforme pour mobiliser les habitants qui « veulent que ça change ». Dont on ne sait pas encore, à ce stade, laquelle des deux personnalités l’incarnera. Autre question : réussiront-ils à embarquer le LR Thomas Rousseau, également en piste ? Les paris sont ouverts.