[Article mis à jour le 6 juin à 18 :35]
Une vingtaine de salariés de la SPA (sur les 28 de la structure, dont neuf en service civique) tirent la sonnette d’alarme : « Nous, 20 salariés de la SPA de Strasbourg, refus (ons) ce licenciement. Malgré deux mails au conseil d’administration, nous n’avons toujours pas obtenu d’entretien avec ses membres et ne connaissons toujours pas les motifs de cette éviction », expliquent-ils dans une missive.
Car la SPA de Strasbourg, fragilisée ces dernières années par des « turbulences » , avait « enfin trouvé une sérénité (avec Martine Schmitt, ndlr) » et « renoué avec une cohésion de groupe permettant d’envisager un futur plein d’innovations et d’avancées pour le bien-être de nos pensionnaires », soulignent les cosignataires, parmi lesquels Catherine Bronner. « Avant, on avait la tête dans le guidon, là on avançait et on progressait », regrette la porte-parole des salariés, qui travaille dans la structure associative depuis 31 ans.
Éviction « brutale » et « querelle d’egos »
Les cosignataires contre-attaquent sur la « manière brutale » dont cette éviction – qui « remet en cause cet équilibre » – a été menée. Et ce, par un conseil d’administration qui, selon eux, « à ce jour, n’a pas fait la démonstration de sa capacité à répondre aux interrogations et à proposer un projet pour notre refuge (hormis l’embauche de la directrice) ».
Sur place, ce vendredi après-midi, un panneau de soutien à la directrice a fleuri sur un mur de l’accueil. Des t-shirts exprimant leur colère sont portés par des salariés. À écouter ce qui se dit, le fond de l’affaire concernerait une querelle de personnes. « Les gens qui viennent ici sont souvent des gens très sensibles. Certains veulent sauver le monde. Les autres aussi, mais pas de la même manière, d’où les egos qui naissent et qui peuvent s’affronter », glisse l’une des personnes croisées au détour d’une porte.
Les salariés ajoutent dans leur lettre ouverte que « plus de 80 bénévoles s’associent à (leur) colère ». En outre, soulignent-ils, « aujourd’hui, un membre du conseil d’administration a démissionné, rendant l’administration du refuge impossible à ce CA et l’obligeant, selon les statuts en vigueur, à convoquer une AGE (assemblée générale extraordinaire, ndlr) et mettre en œuvre de nouvelles élections ».