Le Royaume-Uni va annoncer, lundi, son intention d’étendre l’interdiction du chalutage de fond à plus de la moitié des aires marines protégées d’Angleterre, à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’océan, à Nice, a indiqué, ce dimanche, le ministre de l’Environnement. « (Lundi), j’annoncerai le projet du gouvernement d’interdire le chalutage de fond dans 41 zones protégées des mers anglaises, couvrant une superficie de 30 000 kilomètres carrés », a déclaré Steve Reed dans une tribune publiée dans le journal The Observer.

« Le chalutage de fond détruit les zones les plus vulnérables de nos océans (…). Son impact est stupéfiant, causant des dommages incalculables non seulement aux fonds marins, censés être protégés, mais aussi à la nature tout entière », a défendu le ministre, sans donner de calendrier pour une potentielle entrée en vigueur de cette interdiction.

Une pratique décriée par les ONG

Il y a, à ce jour, 181 aires marines protégées (AMP) en Angleterre, qui s’étendent sur une superficie de 93 000 kilomètres carrés, soit 40 % des mers anglaises. Le chalutage de fond, qui consiste à racler les fonds marins avec un gigantesque filet pour remonter poissons et crustacés, est actuellement banni sur 18 000 kilomètres carrés d’aires marines protégées, un chiffre qui monterait à 48 000 km2 avec le plan du gouvernement.

Cette pratique, décriée par les ONG pour son impact environnemental, est l’un des sujets phares de la conférence des Nations unies sur l’océan qui s’ouvre lundi, à Nice. Elle représente environ un quart de la pêche sauvage mondiale, selon l’observatoire Global Fishing Watch.

L’UE appelle à y mettre fin à l’horizon 2030

Steve Reed a promis, ce dimanche, qu’il soutiendrait la « transition » de l’industrie de la pêche, affectée par l’élargissement de cette interdiction, vers « des modèles plus durables, meilleurs pour les communautés de pêcheurs et la santé de nos mers ».

Des restrictions ou interdictions du chalutage de fond existent déjà dans certaines zones protégées dans le monde, par exemple aux États-Unis, en Australie, au Canada ou au Brésil. L’Union européenne, qui a publié, jeudi, sa stratégie pour mieux protéger les océans, s’en tient, elle, pour l’instant, à une simple recommandation, appelant à mettre fin à cette pratique à l’horizon 2030 dans les aires protégées.