Le navire humanitaire Madleen, en route vers Gaza, va poursuivre sa course malgré l’ordre donné par Israël à son armée de l’empêcher de rallier le territoire palestinien, ont affirmé ce dimanche 8 juin les militants à son bord, parmi lesquels l’activiste suédoise Greta Thunberg.
«Nous resterons mobilisés jusqu’à la dernière minute – jusqu’à ce qu’Israël coupe Internet et les réseaux», a déclaré l’eurodéputée franco-palestinienne de gauche Rima Hassan, jointe par l’AFP à bord du Madleen, actuellement dans les eaux égyptiennes.
«Nous n’avons pas peur» des Israéliens, a de son côté affirmé l’activiste allemande Yaesmin Acar, qui compte parmi les douze passagers, les autres étant six Français, une Suédoise, un Brésilien, un Espagnol, un Turc et un Néerlandais. «Le message qu’ils nous envoient […] ne nous fait pas reculer», a-t-elle ajouté.
Le navire, qui se trouvait à 16 heures heure française à 150 miles nautiques de Gaza selon un live sur Telegram, est parti d’Italie le 1er juin pour «briser le blocus israélien» du territoire palestinien ravagé par 20 mois de guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas, et y livrer une cargaison d’aide.
Plus tôt ce dimanche, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dans un communiqué ce dimanche 8 juin qu’il avait donné des instructions à l’armée pour que la flottille appartenant à l’organisation internationale «Coalition de la flottille de la liberté» (FFC) n’atteigne pas Gaza. «A l’antisémite Greta Thunberg et à ses amis, je leur dis sans ambages : vous devriez faire demi-tour parce que vous n’atteindrez pas Gaza», a averti le ministre dans son communiqué, relate le journal Haaretz.
Le navire humanitaire qui a à son bord 12 militants, dont l’activiste écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée LFI franco palestinienne Rima Hassan, avait atteint samedi les côtes égyptiennes et se rapprochait de la bande de Gaza, où la guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son 21e mois.
Quelques minutes après cette annonce, la députée européenne a publié une vidéo sur son compte Instagram dans laquelle elle déplore cette décision des autorités israéliennes. «Internet sera coupé avant cette intervention. Nous ne pourrons pas communiquer ni filmer. Par la suite, nous allons être amenés au port d’Ashdod, cela va prendre six ou sept heures, anticipe Rima Hassan, qui se filme à l’intérieur du navire. Pendant ce temps, nous serons menottés et sous surveillance des soldats israéliens. Nous allons très probablement subir un interrogatoire avant d’être renvoyés dans nos pays d’origine.»
Le leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a également réagi sur X à cette «menace» brandie par Israël Katz. Après avoir rappelé que l’Etat hébreu n’avait aucun droit sur la côte de Gaza, «territoire occupé selon le droit international», il a exhorté la France à «prendre ses responsabilités». Et de poursuivre : «Notre marine nationale doit intervenir et faire respecter le droit international et nos ressortissants menacés.»
Le Madleen, un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté, est parti le 1er juin de Sicile en direction de Gaza pour apporter de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien» imposé au territoire palestinien menacé de famine selon l’ONU, selon les organisateurs.
«L’Etat d’Israël ne permettra à personne de briser le blocus maritime de Gaza, dont l’objectif principal est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas, une organisation terroriste meurtrière qui détient nos otages et commet des crimes de guerre», a ajouté Israël Katz.
«Israël agira contre toute tentative de briser le blocus ou d’aider des organisations terroristes, par mer, par air ou par terre», a-t-il encore menacé.
Mise à jour à 14 h 38 avec les réactions de Rima Hassan et de Jean-Luc Mélenchon ; à 18 h 55 avec la poursuite de la course du navire humanitaire.