Ce dimanche 8 juin 2025, le Portrait de la semaine de Sept à huit était consacré à Muriel Dotta, la mère de Salomé Garnesson, considérée comme la 100e féminicide de l’année 2019. Face à Audrey Crespo-Mara, elle est revenue sur le calvaire vécu par sa fille.
Il a eu la peine maximale. En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur. Les chiffres de 2024 seront connus en fin d’année. En 2022, elles étaient 118 à être assassinées par un compagnon ou un ex-compagnon. En 2019, le pays a été pris par l’émotion en apprenant la disparition de Salomé Garnesson, considérée comme la 100e féminicide de l’année 2019. Son corps meurtri par les coups de son compagnon, Amin Mimouni, avait été retrouvé sous un tas de détritus, en août 2019, à Cagnes-sur-Mer.
La famille de Salomé Garnesson a attendu jusqu’en mars 2019 pour le procès de leur fille. À l’ouverture du procès, l’homme de 29 ans avait reconnu les faits, après les avoir toujours niés et ce, malgré les nombreuses preuves accablantes. Amin Mimouni a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans. » Il n’a jamais exprimé aucune empathie pour la victime », avait réagi l’avocat général, lors de sa réquisition. Le condamné a également écopé d’une période d’inéligibilité d’une durée de 10 ans et d’une interdiction de détenir ou de porter une arme pendant quinze ans.
Muriel Dotta : se battre pour la mémoire de sa fille
Ce dimanche 8 juin 2025, le Portrait de la semaine de Sept à huit était consacré à Muriel Dotta, la mère de Salomé Garnesson. Face à Audrey Crespo-Mara, elle s’est confiée sur la rencontre entre sa fille et Amin Mimouni. « Je le trouve très imbu de lui-même, assez macho. Je me rends compte qu’il est très jaloux. Il ne voulait pas que Salomé soit regardée par un homme. Ça me choque », s’est-elle souvenue. En raison de cette relation, Salomé Garnesson a repensé tous ses projets professionnels. « Elle était étudiante, elle a décidé de quitter la faculté. Elle ne voyait plus ses amies, et son style vestimentaire a changé… », a-t-elle complété.
Plus de 5 ans après le drame, la douleur est tout aussi profonde pour Muriel Dotta. L’emprise d’Amin Mimouni envers Salomé Garnesson est très profonde. À tel point que lorsqu’elle décide de quitter son travail, son employeur a décidé de prévenir ses parents. En vain. « Il y a eu plein d’erreurs de la police », a regretté la mère de famille en évoquant le jour de la disparition de Salomé. « J’ai mis 9 mois pour la faire naître, il a eu 9 mois pour la tuer », a-t-elle lâché. Si la condamnation d’Amin Mimouni ne permet pas de faire revenir Salomé Garnesson, Muriel Dotta compte bien partager l’histoire de sa fille pour lutter contre les féminicides. Pourtant la « grande cause » des quinquennats d’Emmanuel Macron.