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Le président français Emmanuel Macron a rencontré son homologue serbe Aleksandar Vučić à Paris mercredi pour un déjeuner de travail discret, à un moment où le président serbe est confronté à une pression politique croissante dans son pays.
L’Élysée n’a d’abord fait aucune communication officielle sur la rencontre, y compris sur les sujets abordés.
Mais quelques heures plus tard, Emmanuel Macron s’est exprimé sur X pour partager les principaux points à retenir de leur « long échange ».
« Je lui ai d’abord redit l’importance que la France attache au destin démocratique et européen de la Serbie », a indiqué le président français.
Il a exprimé sa confiance dans la capacité de la Serbie à « retrouver le chemin du dialogue » et a appelé le futur gouvernement à poursuivre « les réformes attendues » et à s’appuyer sur les récents progrès économiques du pays.
Cette visite intervient dans un contexte de manifestations antigouvernementales massives en Serbie. Les manifestants ont accusé le gouvernement de corruption et de violence.
Un groupe d’une centaine d’étudiants serbes se rend actuellement à vélo au Parlement européen de Strasbourg pour alerter les autorités de l’UE de la situation dans leur pays. Ils estiment qu’ils n’ont pas reçu suffisamment de soutien de la part de l’Union européenne.
Les manifestations ont été déclenchées par la mort de 16 personnes dans l’effondrement meurtrier d’un auvent de gare à Novi Sad en novembre.
L’incident a été imputé par les manifestants à une corruption endémique et a mis en lumière le mécontentement à l’égard de la politique jugée populiste d’Aleksandar Vučić en Serbie.
Des intérêts économiques importants pour la France
Malgré les turbulences politiques, la France a de gros intérêts économiques en Serbie.
L’été dernier, Belgrade a acheté 12 avions de combat français Rafale pour la somme de 3 milliards d’euros.
Aleksandar Vučić a confirmé aux journalistes mercredi que la Serbie paiera son deuxième versement de plus de 400 millions d’euros jeudi.
La déclaration d’Emmanuel Macron sur X a aussi confirmé la participation de la France à l’Expo 2027 à Belgrade.
La France est également impliquée dans des projets d’infrastructure et d’énergie plus larges en Serbie. La société française Vinci exploite l’aéroport de Belgrade et Michelin fabrique des pneus dans le pays. Il est également question que la France aide la Serbie à construire des centrales nucléaires.
La stabilité régionale à l’ordre du jour
Le président français a déclaré que les deux dirigeants avaient discuté de la Bosnie-Herzégovine, soulignant le « soutien indéfectible à l’unité de ce pays » et condamnant toute action qui menacerait son ordre constitutionnel.
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Les tensions sont vives depuis la condamnation, le mois dernier, du dirigeant des Serbes de Bosnie-Herzégovine Milorad Dodik, un proche allié politique d’Alexandar Vučić.
Milorad Dodik a été condamné à un an de prison et interdit d’exercer une fonction publique pendant six ans pour avoir refusé d’accepter les décisions du haut représentant international chargé de superviser l’accord de paix dans ce pays divisé des Balkans.
Emmanuel Macron a également réitéré l’engagement de la France en faveur de la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, qu’il a qualifiée de « condition essentielle » aux aspirations européennes des deux pays.
Belgrade ne reconnaît pas la souveraineté de Pristina, qui a déclaré son indépendance en 2008. De nombreuses tentatives d’apaisement et de dialogue menées par Bruxelles ont échoué ces dernières années.
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