La justice allemande a annoncé ce mercredi 21 mai avoir démantelé une cellule d’extrémistes de droite violents et arrêté cinq personnes soupçonnées d’avoir mené et planifié des attaques contre des migrants. Selon les informations du Spiegel, les policiers ont arrêté «des suspects âgés de 15 à 18 ans dans le Brandebourg, le Mecklembourg-Poméranie occidentale et la Hesse». Le journal allemand précise que «trois autres suspects de Saxe et de Thuringe, âgés de 18 à 21 ans, étaient déjà en détention».
Dans un communiqué du parquet, les suspects sont présentés comme appartenant à «une organisation terroriste d’extrême droite fondée au plus tard à la mi-avril 2024 […] dont l’objectif est de provoquer l’effondrement du système démocratique en République fédérale d’Allemagne par des actes de violence visant principalement des migrants et des opposants politiques».
La cellule baptisée «Letzte Verteidigungswelle (Dernière vague de défense, ndlr)» est soupçonnée d’avoir mené au moins deux attaques dans l’est de l’Allemagne ces derniers mois : en octobre, ses membres ont mis le feu à un centre culturel dans lequel se trouvaient plusieurs personnes. En janvier, ils ont tenté de tirer à l’intérieur d’un centre d’hébergement pour demandeurs d’asile et tagué plusieurs slogans comme «Ausländer raus (Dehors les étrangers, ndlr.)» , «Deutschland den Deutschen (L’Allemagne aux Allemands, ndlr.)». Des actes qui n’ont pas fait de blessés, précise le parquet.
«Letzte Verteidigungswelle» se considère comme «la dernière instance de défense de la ‘‘nation allemande’’» et planifiait «notamment des incendies criminels et des attentats à l’explosif contre des centres d’hébergement pour demandeurs d’asile et des installations de la gauche politique, pouvant entraîner la mort».
Selon Der Spiegel, cette cellule recrutait depuis l’année dernière des abonnés sur les réseaux sociaux ; Instagram, TikTok et Telegram. Selon des chiffres publiés mardi par le ministère de l’Intérieur allemand, le nombre de délits liés à l’idéologie d’extrême droite a augmenté de 48 % dans le pays cette même année − quasiment une infraction à motif politique sur deux était ainsi liée à l’extrême droite.
Un contexte auquel doit faire face la nouvelle coalition gouvernementale dirigée par le chancelier conservateur Friedrich Merz, entrée en fonction la semaine dernière. De l’autre côté du Rhin, le parti AFD a obtenu des scores électoraux élevés sur fond d’augmentation du nombre d’attaques contre les centres de réfugiés, par exemple. En 2024, leur nombre est ainsi passé de 167 à 218.