De tout là-haut, vu d’un bouquet de satellites relayé par l’intelligence artificielle, on peut observer les courants marins, l’acidification et la température des mers et océans, observer les pollutions plastiques ou les sargasses qui se déplacent, suivre à la trace l’itinéraire des baleines ou des tortues pour repérer leurs lieux de ponte et les protéger… Et même projeter les scénarios des scientifiques du Groupe d’expert sur le climat (Giec) pour prévoir l’incidence du réchauffement sur les pollutions de thon, pour ensuite organiser des quotas de pêche. On est encore dans le monde du silence si bien décrit par Jacques-Yves Cousteau il y a cinquante ans. Mais un monde désormais numérisé, connecté, où plus rien n’est laissé au hasard.
Une précision de 500 mètres
Un monde réinventé par un Marseillais. Alain Arnaud, directeur du programme digital de l’ONG Mercator Ocean a, avec d’autres scientifiques, créé un jumeau numérique de l’océan. Sur le pavillon Europe du palais des expositions de Nice lors de ce sommet mondial pour les océans, surnommé « La Baleine » et où le grand public peut suivre des conférences et rencontrer les scientifiques, plusieurs grands écrans pilotés depuis une table reproduisent les fourmillements sur l’eau. Mille couleurs pour repérer les courants, les bateaux, les polluants ou la biodiversité.