Par

Lisa Rodrigues

Publié le

9 juin 2025 à 14h44

Cette fois, c’est acté. À partir du 29 juin, Grenoble-Alpes Métropole reprend la main sur la gestion du stade des Alpes, dont elle est propriétaire. Depuis novembre 2020, l’équipement était géré par GAS (Grenoble Alpes Sport), société dont les deux principaux clubs utilisateurs des lieux – FC Grenoble Rugby et le Grenoble Foot 38 – sont actionnaires.
Problème : aucun accord entre les parties n’a été trouvé pour la poursuite de la collaboration, GAS étant en cessation de paiement. Les élus ont donc voté la reprise du stade en régie lors du dernier conseil métropolitain, vendredi 6 juin.
Mais cela ne devrait pas signer la fin du bras de fer entre les clubs et la Métropole…

Déséquilibre financier

Dès le vendredi soir, la Métropole expliquait, par voie de dossier de presse, sa décision de reprendre en régie la gestion du stade des Alpes « dans un souci de responsabilité ». 

Les clubs ont formulé plusieurs propositions. Au total, celles-ci impliquaient pour la Métropole d’augmenter son soutien à Grenoble Alpes Sports et aux deux clubs à hauteur de 800 000 € supplémentaires par an. Les clubs ont justifié cette augmentation par leur intention de ne pas payer plus de 5 000 € par match.

Grenoble-Alpes Métropole

À cela, il faut aussi ajouter la dette de 2 M € de la société à la Grenoble-Alpes Métropole, « 1M € de factures non payées au titre de la saison 2023-2024, auquel s’ajoutera 1M € le 30 juin 2025 au titre de l’actuelle saison 2024-2025 ».

Toujours selon la collectivité, elle rappelle aussi avoir versé 2,5 M € pour « aider à l’équilibre financier » de GAS et pour réaliser les travaux de rénovation du stade des Alpes.

« Des risques judiciaires et financiers »

Des chiffres qui font bondir Patrick Goffi, président du FCG. Certes, la société GAS va déposer le bilan. « Un mandataire judiciaire a été nommé par le tribunal de commerce de Grenoble » dans ce cadre, précise-t-il à actu Grenoble. 

Mais lors d’une réunion le 5 juin avec la Métropole – soit la veille du vote en conseil métropolitain -, « le mandataire leur a clairement annoncé qu’il y avait des risques judiciaires et financiers » si la gestion du stade repassait en régie. Car, selon les conclusions du mandataire, des clauses de la précédente convention de gestion du stade n’auraient pas été respectées par la Métropole, affirme le président. 

Alors Patrick Goffi l’annonce, « maintenant, on va passer à la vitesse supérieure » et n’exclut pas de basculer « sur le temps judiciaire. » « On fera ce que dit le mandataire », qui devrait prochainement porter ces irrégularités devant la justice. 

Et pour la saison prochaine ?

Le passage en régie ne pose pas vraiment problème aux clubs en soi. « C’est le choix de la Métropole et je le respecte, assure Patrick Goffi. Mais là où elle rêve, c’est sur les loyers qu’ils veulent augmenter. En régie, vous avez des règles à respecter » sur la méthode de calcul de mise à disposition des équipements à des associations. « Les conditions, ce ne sont pas à eux de les définir. »

Là aussi, le président affirme qu’il sera particulièrement attentif lors des négociations. « Je serai leur pire cauchemar ! Avec le foot, on est là pour défendre les intérêts du sport de haut niveau, pour qu’il y ait du sport de haut niveau à Grenoble, comme dans toutes les grandes villes. »

Et si ces négociations tombent elles aussi à l’eau, peut-on imaginer que le FC Grenoble Rugby et le Grenoble Foot 38 ne puissent plus jouer au stade des Alpes la saison prochaine ?

« Les négociations avec les clubs sur les conditions d’occupation du stade se poursuivront en juin et juillet, afin de préparer au mieux la future saison 2025-2026, et de pouvoir accueillir les joueurs et le public dans la plus belle enceinte sportive des Alpes dès la rentrée », assure, de son côté, Grenoble Alpes Métropole dans son communiqué.

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