KTM a montré des signes encourageants au GP d’Aragón. La marque a placé directement trois pilotes en Q2, une première depuis le GP de Catalogne, et chacun d’entre eux s’est battu pour le top 10 en course principale. Brad Binder et Maverick Viñales ont perdu toute chance de briller avec des chutes mais le mieux placé des trois, Pedro Acosta, a décroché ses meilleurs résultats de l’année.

Cinquième du sprint et la quatrième de la course principale, performance déjà réalisée au Mans, l’Espagnol a cependant minimisé la portée de ces résultats, surtout le fruit du tracé et des conditions. « Quand il y a un grip super faible, le niveau baisse et le nôtre monte », résumait Acosta en début de week-end.

Ce faible niveau d’adhérence a remis KTM au niveau des autres constructeurs, ou a plutôt placé ces derniers dans la situation que connaît la marque autrichienne habituellement. Les glissades ont aussi limité les vibrations que subit la RC16 sur les autres pistes.

« C’est sûr que s’il y a peu de grip, il y a peu de chatter », a expliqué Acosta. « C’est logique, il ne faut pas être un ingénieur de la NASA ! Ce n’est pas que notre niveau augmente, c’est que celui des autres constructeurs diminue, donc on a l’impression d’être plus proches. Mais il faut qu’on fasse de gros progrès quand on a du grip. »

Pedro Acosta, Red Bull KTM Factory Racing

Pedro Acosta

Photo de: KTM Images

Dimanche, Acosta n’a ainsi fait illusion que pendant les premiers tours, en doublant Franco Morbidelli au départ puis se lançant dans un duel avec Pecco Bagnaia. L’Italien a pu répondre à toutes ses attaques, mais le pilote KTM a apprécié cette séquence, avec de nombreux dépassements.

« J’ai essayé. J’essayais juste de le stopper. À un tour, j’ai été proche de le percuter au premier virage et je suis sorti large. C’était la fin de ma course. Il était plus rapide. Il allait finir par me doubler et s’échapper parce qu’ils avaient un avantage de deux dixièmes au tour sur moi. Tôt ou tard, j’allais perdre ce combat. Mais j’ai beaucoup apprécié les cinq premiers tours. »

« La lutte a été incroyable », a ajouté Acosta. « Je dirais que Pecco est un gentleman. Il est assez propre en piste. Je pense que c’était une bonne bagarre. J’ai essayé de le forcer à passer un peu large, il m’a forcé à passer un peu large au dernier virage… J’ai vraiment pris du plaisir avec lui. »

J’étais assez nerveux sur la grille, sincèrement, parce que j’étais le seul avec le dur, mais j’ai dit ‘OK, on est déjà perdus, ça ne peut pas être pire !’.

Acosta a été le seul pilote de la grille à choisir le pneu dur à l’avant et pas le medium, une décision qu’il a jugée efficace : « C’était le bon choix. J’avais beaucoup de soucis de blocages [samedi] et je ne voulais pas que ça se reproduise. Il faut comprendre que je suis un gars qui sollicite peut-être plus le pneu avant […] pour être rapide. [Samedi], c’est exactement ce qui le limitait. C’est pour ça que j’ai pris le dur. »

« Il lui a fallu un ou deux tours pour chauffer et avoir un bon comportement, mais après ça il était fantastique. Je suis super content de mon choix. J’étais assez nerveux sur la grille, sincèrement, parce que j’étais le seul avec le dur, mais j’ai dit ‘OK, on est déjà perdus, ça ne peut pas être pire !’. »

Pedro Acosta, Red Bull KTM Factory Racing

Pedro Acosta

Photo de: KTM Images

Le sprint, « un désastre »

Samedi, Acosta avait choisi le medium, comme tous les autres pilotes, et a vite eu des problèmes à l’exploiter, ce qui a permis à Fermín Aldeguer de le doubler. Acosta a notamment fait une erreur en tentant de doubler Franco Morbidelli, et il a dû se contenter de la cinquième place.

« Ce n’était pas mauvais mais ce n’était pas bon », résumait-il samedi. « Au final, après le premier tour, j’ai repris huit dixièmes sur Morbidelli et les autres. J’ai essayé de doubler Morbidelli et je suis sorti large. Puis mon cauchemar a commencé avec le pneu avant, avec des surchauffes et des blocages. Un désastre. Je n’arrivais pas à ralentir, dans aucun freinage. C’était difficile à gérer. Aldeguer m’a doublé, je suis resté derrière, tout est devenu un peu plus chaud puis je me suis rapproché, j’étais six dixièmes plus rapides. »

Acosta s’était fait une frayeur au départ. Parti cinquième, il avait doublé Morbidelli et Bagnaia dès son envol, avant un contact avec Marc Márquez alors qu’ils approchaient du premier virage. Acosta a pu doubler le leader du championnat mais ce dernier a repris l’avantage immédiatement.

« Il n’a pas pris son meilleur départ et après je suis arrivé trop vite. Il a peut-être voulu aller sur la gauche et je suis apparu d’une façon qu’il n’attendait pas. Je l’ai percuté et il m’a percuté, c’est tout. Un incident de course, c’est tout. Rien d’anormal, ça peut arriver. » 

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Vincent Lalanne-Sicaud

MotoGP

Pedro Acosta

Red Bull KTM Factory Racing

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