Lille, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nice, ou encore place de la République à Paris… Équipés de drapeaux palestiniens, de banderoles et au son de chants comme « Libérez la Palestine » ou « Gaza, Gaza, on est tous avec toi », ces manifestants ont appelé à la « libération » des douze militants du voilier « Madleen » et à la poursuite de leur mission humanitaire, ont constaté plusieurs équipes de l’AFP à travers la France.
À Lille, autour de 2 000 personnes étaient également rassemblées dans la soirée, selon une estimation d’un journaliste de l’AFP. « La France des lumières éteintes en Palestine », « halte au massacre en Palestine », pouvait-on lire sur des panonceaux. Au micro, une porte-parole de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) a exprimé sa « solidarité inconditionnelle » aux militants du « Madleen ».
Un « silence complice » dénoncé en Bretagne
Plusieurs rassemblements de soutien étaient également organisés en Bretagne. Ils étaient près de 150 à Morlaix, plus de 200 à Concarneau et au moins autant à Saint-Brieuc, dès 18 h. Les intervenants de ces mobilisation organisées au pied levé ont, pour certains, déploré le « silence complice » du gouvernement français. « Cette flottille a été arrêtée au mépris de toutes les règles maritimes et internationales », a, par ailleurs, soulevé un membre du collectif Paix Palestine. « On ne peut pas regarder ce qui se passe là-bas et faire comme si de rien n’était », s’est confié une jeune manifestante de 19 ans.
« Faciliter le retour rapide » des Français à bord
Le voilier avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, est parti d’Italie le 1er juin pour « briser le blocus israélien » à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de dix-huit mois de guerre. Il transporte notamment la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Insoumise Rima Hassan, ainsi que de l’aide humanitaire.
Il « fait route en toute sécurité vers les côtes d’Israël. Il est prévu que les passagers retournent dans leurs pays », a indiqué, dimanche, le ministère israélien des Affaires étrangères, qui a publié des images montrant une distribution de sandwiches et d’eau aux passagers du bateau, équipés de gilets de sauvetage. Peu avant 20 h, le navire arrivait au port d’Ashdod
Les communications ont été coupées depuis avec l’équipage, selon La France insoumise, parti dont Rima Hassan est issue.
Présent place de la République à Paris aux côtés d’autres représentants de partis de gauche, le leader du mouvement Jean-Luc Mélenchon a qualifié la manœuvre israélienne « d’acte de piraterie internationale ». Il a également appelé à un nouveau « grand rassemblement du peuple français au service des Palestiniens », samedi.
Le président français Emmanuel Macron avait de son côté « demandé de permettre, dans les plus brefs délais, le retour en France » des six ressortissants français, selon l’Élysée.
« Dès l’arraisonnement du navire, nous avons demandé à pouvoir exercer notre protection consulaire à leur égard » et à leur « rendre visite » dès qu’ils auront rejoint le territoire israélien, « en vue de s’assurer de leur situation et de faciliter leur retour rapide en France », a dit le chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot.
« L’équipage a atteint son but. Il doit maintenant faire l’objet d’un soutien des États européens. Le silence des gouvernements serait une faute », a réagi le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur X.
La flottille de la liberté a été interceptée illégalement dans les eaux internationales. La médiatisation de cette traversée avait pour vocation de jeter une lumière crue sur ce qui se passe loin des journalistes, interdits d’entrée à Gaza. L’équipage a atteint son but. Il doit…
— Olivier Faure (@faureolivier) June 9, 2025
Les partis de la gauche française, comme Amnesty International, estiment que l’interception du bateau s’est produite en « bafouant » le droit international.