Par Le Figaro avec AFP
Publié
le 2 avril 2025 à 18h36
Le nombre de cas a augmenté de 13% en 2024 par rapport à 2023 en Angleterre (photo d’illustration).
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Le nombre de cas a augmenté de 13% en Angleterre, dans un contexte de dégradation générale sur le continent européen et dans le reste du monde.
« Mettre fin à la tuberculose n’est pas un rêve. C’est un choix », lançait la semaine dernière le directeur de la région Europe de l’OMS à propos de la progression de la maladie en Europe. Avec une hausse du nombre de cas de 13% en 2024 par rapport à l’année précédente, l’Angleterre n’y échappe pas et fait face à la plus forte hausse depuis le début de la surveillance renforcée en 2000. Mais elle entend combattre le phénomène.
Le gouvernement britannique a appelé mercredi les professionnels de la santé et les personnes atteintes de tuberculose à participer à l’élaboration d’un nouveau plan d’action quinquennal (2026-2031), qui vise à améliorer la prévention, la détection et le contrôle de la tuberculose en Angleterre. Il a appelé les universitaires, les professionnels de la santé et des services sociaux, les épidémiologistes et experts en santé publique, les spécialistes des données, les décideurs politiques et représentants de la société civile, et les personnes ayant été atteintes de tuberculose à partager leur expérience.
« La tuberculose est guérissable et évitable, mais la maladie reste un grave problème de santé publique en Angleterre », a déclaré Esther Robinson, cheffe de l’unité tuberculose de l’Agence de sécurité sanitaire britannique (UKHSA). Et bien que l’Angleterre soit toujours considérée comme une zone à faible incidence de tuberculose, l’augmentation du nombre de cas au cours des dernières années signifie que « nous sommes maintenant juste en dessous » du seuil de faible incidence défini par l’Organisation mondiale de la santé, qui est de 10 cas pour 100 000 habitants, a ajouté la responsable. « Cette évolution reflète les tendances mondiales, de nombreux pays ayant connu des revers dans leurs efforts de lutte contre la tuberculose ces dernières années. Après les années pandémiques de 2020 et 2021, les taux d’incidence de la tuberculose dans le monde ont augmenté », indique l’UKHSA dans un communiqué.
Une maladie de la pauvreté
Huit personnes sur 10 qui ont été atteintes de tuberculose l’an dernier au Royaume-Uni sont nées à l’étranger, selon les données du gouvernement. La recherche a montré un lien entre la tuberculose et la pauvreté, notamment chez les sans-abri, les toxicomanes et les alcooliques. « Cet appel à contribution nous aidera à élaborer un plan d’action qui donnera la priorité aux interventions les plus efficaces pour inverser la tendance, en se concentrant sur les besoins des personnes les plus touchées », a dit Esther Robinson.
La tuberculose est une maladie infectieuse qui, chez l’enfant comme chez l’adulte, se transmet par voie aérienne lorsqu’elle touche les poumons (toux, expectorations, éternuements, etc.). Sans traitement, elle peut entraîner le décès. L’OMS s’inquiète aussi du risque de développement des tuberculoses résistantes aux traitements, favorisé par des taux de réussite du traitement en deçà des objectifs (67 à 77% sur le continent, contre un objectif de 90%).
En France, la tuberculose a une faible incidence, avec un taux inférieur à 10 cas pour 100.000 habitants par an, indique la Haute autorité de santé (HAS) dans un rapport sur le dépistage de cette maladie, publié ce lundi. Certains territoires sont toutefois plus touchés, notamment la Guyane, Mayotte et l’Île-de-France.