Si les Bleus savent pourquoi ils ont perdu jeudi contre l’Espagne (5-4), il n’est pas sûr qu’ils comprendront pourquoi ils ont gagné contre l’Allemagne ce dimanche (2-0). Après avoir été balayés par les Harlem Globetrotters du jeu, ils ont arraché la troisième place en Ligue des nations avec du talent et beaucoup de réussite. De manière irrationnelle et spectaculaire, un combo magique.

On aurait cru voir le foot de sélection ou de clubs dans les années 1980 à l’envers quand les équipes françaises dominaient sans être récompensées. Il a fallu des énormes parades de Mike Maignan, le sens des feintes et du but dans un petit espace pour Kylian Mbappé, pas mal d’interventions de la VAR favorables aux hommes de Didier Deschamps, un poteau pour Florian Wirtz et l’affaire était jouée.

Cette victoire tricolore n’indique rien, ni renouveau ni solutions collectives. La connexion entre les quatre attaquants A a paru faible et les contres ratés dans des proportions inquiétantes de la seconde période ont ajouté au tableau désertique de leur entente. Une semaine après l’explosion en finale de la Ligue des champions avec l’Inter Milan, Marcus Thuram a trouvé les airs, le poteau ou Marc-André Ter Stegen, selon le triple principe qui revient toujours au même : il reste maudit en équipe de France.

Les Bleus ont retrouvé un grand gardien mais Maignan donne plus souvent en sélection dans l’excellent que dans le médiocre comme jeudi face à la Roja. Et avec Loïc Badé, ils ont récupéré un défenseur central à la hauteur d’une première cape et qui a donné envie d’être revu. Il a mieux défendu tout seul que les quatre aperçus en demi-finale de la compétition, ce qui révèle à la fois sa puissance et l’indigence du quatuor choisi jeudi.

Avec d’autres hommes pour les éliminatoires du Mondial 2026

Malgré son but, dans son style et côté gauche comme une piqûre de rappel de ses meilleures années, le capitaine n’a pas réussi à aider le jeu à se déployer, ratant des passes, manquant d’appels tranchants et plusieurs fois le cadre dans des face-à-face avec le portier de Barcelone qu’il aime tant. Malgré tout, il n’avait pas marqué dans le jeu depuis plus d’un an (5 juin 2024 contre le Luxembourg), se rajoute une passe décisive pour Michael Olise (0-2, 84e) et son but est à l’image de l’ensemble de la performance des Bleus : elle leur fait du bien et ramène un peu de sourire dans la dernière séquence internationale de la saison.

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Ils sont encore très loin de l’Espagne, même s’ils ne sont pas les seuls, et viendront avec d’autres hommes pour les éliminatoires du Mondial 2026 à la rentrée et aux Etats-Unis s’ils se qualifient, ce qui ne posera aucun problème.

Devant 51313 spectateurs (dont 6733 Français) dépités de voir l’Allemagne concéder deux revers dans la semaine à domicile et demeurer impuissante dans les grands tournois ou ce qui y ressemble, les hommes de Deschamps réussissent à repartir gonflés du pays, avec de meilleures situations devant le but après la pause dont une volée couchée du numéro 9 madrilène sur un service de Désiré Doué, entrant impeccable. L’équipe de France répond encore présent.