Par
Emilie Salabelle
Publié le
9 juin 2025 à 18h30
Un service réduit et des temps d’attente rallongés. Les urgences de l’hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine), parmi les plus fréquentées d’Île-de-France en 2017, tendant à se contracter depuis 2022, rapporte la Chambre régionale des comptes d’Île-de-France dans le premier volet d’un rapport publié le 6 juin 2025. En cause : des problèmes de recrutement et de maintien du personnel médical.
Manque de personnel
La réduction des urgences est due à « une grave crise sociale au sein des équipes d’urgences », rapporte le document. L’heure n’est pas à la stabilité au sein des équipes, avec la succession de trois chefs de service par intérim en trois ans et la division par deux des effectifs entre 2021 et 2023, touchant principalement des médecins « seniors » en CDI. Le personnel infirmier chute également, particulièrement en 2023.
Conséquence directe : une surcharge de travail pour l’ensemble des équipes, pointe le rapport. « Si le nombre de passages par personne n’a augmenté que de 8,4 % par personnel soignant depuis l’année 2019, il a crû de 41,3 % pour le personnel médical ».
Examens rapides et temps d’attente allongés
Pour faire face à ce manque de bras, les capacités d’accueil des urgences ont été volontairement réduites à partir de 2022 et les horaires d’accueil diminués. Depuis 2020, les permanences de nuits et de week-end se sont peu à peu réduites.
Les patients arrivés par ambulances ou services de secours sont détournés vers d’autres services d’urgences, tandis que pour les personnes venues par leurs propres moyens, la méthode du « quick look » est appliquée, soit un examen rapide avant réorientation vers la médecine de ville. Cette baisse de régime ne permet pas à l’hôpital « d’exercer le plein rôle d’un service d’accueil des urgences, notamment défini par un accueil 24h/24 », note le document.
Du côté du patient, cela se traduit par des durées de passage plus long d’environ 3 heures en moyenne, « notamment du fait d’une durée d’attente plus longue, y compris pour les cas les plus graves », résume la chambre.
Cela fait de nombreuses années que l’activité d’urgences de l’hôpital est en baisse, souligne le rapport. Elle a chuté de 28 % entre 2017 et 2023.
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