Pour Ameen Al-Safa et son ami – et confrère journaliste – Sami Al Ashwal, venir aux DNA est une joie et un crève-cœur. C’est retrouver cette atmosphère familière d’une rédaction, mais se rappeler qu’on a été contraint de l’abandonner. Dans le long couloir où s’affichent les « unes » marquantes de notre journal, les deux journalistes en exil esquissent un sourire mélancolique en faisant des portraits souvenir.
Menacé de mort
Rédacteur en chef adjoint du journal « Al Sharea » (« Le Boulevard »), la publication indépendante la plus vendue au Yémen, Ameen Al-Safa avait raconté en février 2020 , à des élèves du lycée Le Corbusier d’Illkirch-Graffenstaden, les espoirs du Printemps arabe yéménite, puis le conflit entre l’armée et les rebelles houthis. En janvier 2015, il a couvert la prise de la capitale Saana, par « ces fanatiques qui prétendent avoir une mission divine ». Dès lors, menaces de mort, confrères emprisonnés arbitrairement, tués ou disparus l’ont poussé à fuir.
Son parcours l’a…