Les innovations vont crescendo dans le secteur des drones. Le dernier changement recensé sur le terrain ? Des drones Shahed dotés d’un revêtement en carbone et de modules de communication par carte SIM, note Interesting Engineering.
Le principe est simple comme bonjour : le carbone, utilisé comme matériau furtif, permet aux Shahed de mieux échapper aux radars ukrainiens. Contrairement aux métaux classiques, il absorbe les ondes radar au lieu de les réfléchir. Résultat : une détection plus tardive et une interception plus difficile par les bataillons ukrainiens en faction.
Les Shahed au bout de la ligne
L’autre nouveauté sur les Shahed russes tient dans l’intégration de cartes SIM dans leur cellule centrale. Grâce à ce système, ils peuvent transmettre des données de position ou d’impact via les réseaux mobiles, en contournant parfois les dispositifs de brouillage ennemis, obstacle majeur dans la guerre électronique.
Ukraine – Russie : les avions militaires de la guerre
Dans certains cas, cela permet également un guidage plus précis ou une coordination entre plusieurs drones en vol. À moindre coût — les Shahed coûtent quelques dizaines de milliers d’euros (The War Zone)— la Russie combine ainsi connectivité civile et efficacité militaire.
Ces modifications, avec l’ajout récent d’ogives thermobariques dont nous nous faisions le relais après Forbes en novembre 2024, font entrer les Shahed, tueurs bon marché, dans une nouvelle ère technologique. Moscou ne se contente plus de déployer massivement des drones — plus de 2 millions doivent être fabriqués cette année par la Russie (Politico)— : elle les optimise, dans la lignée de ce que fait l’Ukraine avec ses propres aéronefs. Par ailleurs, des versions leurres sont utilisées pour tromper les radars de Kiev, forçant la défense à gaspiller ses missiles.
« David contre Goliath », la guerre qui inquiète
Dans cette guerre d’usure, les deux camps s’immergent dans des technologies hybrides, mêlant tour à tour innovations civiles et tactiques militaires, forces mécaniques et électroniques, neuf et vieux. Drones armés de fusils, chars soviétiques ou FPV munis de « cages » protectrices, filets anti-aéronefs… Le florilège d’armes inventées sur le front forme une guerre « cyberpunk« , où le plus créatif prend l’avantage… pendant quelques temps du moins.
Les alliés de l’Ukraine peinent à suivre la cadence de cette révolution militaire, signalions-nous récemment. Suite à l’attaque massive menée par l’Ukraine en territoire russe début juin, durant laquelle Kiev a utilisé des voies de transports logistiques pour déplacer ses aéronefs, les États-Unis se sont mis à craindre que des États rivaux, tels que la Chine, ne prennent exemple. Les puissances militaires sont désormais confrontées à une difficulté : s’adapter à une guerre « David contre Goliath », ou perdre leur suprématie.