Le député de la France insoumise s’est vu reprocher d’arborer son écharpe d’élu, alors que les organisateurs ses proches avaient indiqué vouloir maintenir l’hommage à l’écart de toute récupération politique.
Le député de la France insoumise Sébastien Delogu s’est fait chahuter en marge de la marche blanche organisée dimanche 8 juin à Puget-sur-Argens, dans le Var, en mémoire de Hichem Miraoui. Après la mort de ce Tunisien de 46 ans une semaine plus tôt, tué par son voisin pour des motifs racistes et xénophobes revendiqués sur sa page Facebook, ses proches avaient indiqué vouloir maintenir l’hommage à l’écart de toute récupération politique. Dans le cortège, trois élus LFI se sont néanmoins glissés.
Si les deux premiers, Manuel Bompard et Raphaël Arnault, ont observé une présence relativement discrète, Sébastien Delogu, député des Bouches-du-Rhône, s’est positionné en tête de cortège, siglé de son écharpe tricolore. Une initiative qui a déplu à certains participants. Dans une vidéo filmée par un journaliste de Valeurs actuelles, on voit plusieurs manifestants interpeller le parlementaire et lui demander de retirer son écharpe. «Ça va, ça va», se défend l’élu en cherchant à échapper aux mécontents. Avant de céder à la pression, visiblement à contrecœur.
«Le message avait pourtant été clair dès le début, l’organisateur avait clairement dit : pas d’écharpe», réagit auprès du Figaro Ahmed, un ami d’Hichem Miraoui présent lors de la marche. «La moindre des choses est de respecter la volonté des proches». Cet habitant de Puget-sur-Argens déplore une «tentative de reprise politique malsaine». «On apprécie la venue de ces élus, leur soutien et ce qu’ils font contre le racisme. Mais qu’ils utilisent ces événements pour se mettre en exergue, c’est non».
Quelque 1600 personnes selon la police ont participé dimanche à deux «marches blanches» en hommage à ce coiffeur à Puget-sur-Argens, dont le crime a été qualifié de terroriste et raciste par la justice. Les trois élus insoumis avaient de leur côté déjà participé à une première marche blanche dans la matinée à Marseille, où 450 personnes, selon la police, ont défilé derrière une banderole «le racisme a de nouveau tué. Justice pour Hichem».
Puis, les manifestants ont marché du salon de coiffure où travaillait la victime jusqu’à la mairie, derrière une banderole blanche où était écrit en vert «Repose en paix Hichem, un enfant au grand cœur adopté par le village». Julie Lechanteux, député RN de la circonscription, qui a obtenu près de 60% des voix dans la commune, avait fait le déplacement, ainsi que Dominique Sopo, président de SOS Racisme.
Le suspect de nationalité française, Christophe B., 53 ans, a reconnu son crime tout en contestant son caractère raciste et a été mis en examen jeudi pour assassinat terroriste en raison de l’origine.