Posted On 10 juin 2025

La fête des tuiles revient le samedi 14 juin prochain sur le Cours Jean Jaurès et de la Libération pour une 10ème édition qui pourrait bien être la dernière de cette coûteuse lubie politique des Piollistes si les Grenoblois décident de tourner la page de cette municipalité en mars prochain.

LE DOSSIER QUI A FAIT CONDAMNER ÉRIC PIOLLE

Pour de nombreux Grenoblois complètement désintéressés de l’événement, celui-ci évoque plutôt les affaires Piolle. Le journaliste du Dauphiné Jean-Benoit Vigny rappelle en effet que « la Fête des Tuiles résonne aussi comme le seul faux pas judiciaire d’Éric Piolle jusqu’ici ». C’est ce dossier qui a valu condamnation d’Eric Piolle pour favoritisme il y a deux ans, pour l’attribution de coûteux marchés des éditions 2015 et 2016 à l’association Fusées qui avait participé à sa campagne municipale.

Le seul faux pas judiciaire d’Eric Piolle « jusqu’ici » : il est aujourd’hui accusé de versement illicite d’argent public à son ex 1ère adjointe, la députée LFI Elisa Martin..
FUSÉES EST TOUJOURS DE LA PARTIE

L’association Fusées est d’ailleurs toujours partie prenante de la fête des tuiles en 2025, avec « une proposition artistique pour traverser et aller d’un cours à l’autre en “transport commun”. Un petit monde qui aura bien profité des années Piolle : derrière Fusées on retrouve un membre fondateur de Mixlab, structure qui avait récupéré la gestion du restaurant du musée (sans appel d’offres ouvert) après l’éviction de Pierre Pavy. Novices dans la restauration, ils n’ont pas tenu et ont fermé leurs portes.

TOUT EST IDÉOLOGIE POUR LES VERTS/LFI…

L’opposition avait alerté à ce propos mais peu importait à la municipalité. L’objectif des Verts/LFI était d’utiliser y compris la restauration comme outil de diffusion idéologique en transformant le parvis du musée à leur image, avec une clientèle qui vient pour la cuisine végétarienne et la promesse « nouveau monde ». Echec cuisant. Pour se rattraper, la fête des tuiles correspond exactement au même schéma, en encore plus insidieux. 

… Y COMPRIS UNE KERMESSE

Car très concrètement, l’événement consiste en une sorte de grande kermesse avec des stands alignés sur le Cours, au sein de laquelle on retrouve des compagnies culturelles, des associations sportives… mais surtout une myriade de stands et animations soigneusement choisis pour coller à l’agenda politique des élus de la municipalité : promotion du budget participatif de la ville, stands qui agitent les peurs habituelles sur le climat, qui prônent l’accueil inconditionnel malgré les conséquences désastreuses à Grenoble, qui s’attaquent au capitalisme…

Chamboule tout contre le capitalisme lors d’une précédente édition. L’extrême-gauche ludique et pédagogique
L. LHEUREUX (Verts) A INVENTÉ L’EAU CHAUDE…

Pour Lucille Lheureux, l’adjointe calamité à la culture (après avoir été adjointe aux espaces publics donc à la propreté : partout où elle passe, le service trépasse), le fait pour un Grenoblois de marcher en ville n’est rien de moins qu’une révolution : « le fait de déambuler, de parcourir l’espace public, c’est une réappropriation (…) des moments où l’on peut prendre toute notre place en tant qu’enfant, en tant que femme, en tant que minorité dans l’espace public » (DL 09/06/25). Prière de ne pas rire. Avec la fête des tuiles, on est à minima au niveau des manifestations de la place Tian’anmen.

… ET ASSUME UNE OPÉRATION DE PROPAGANDE DES VERTS/LFI

Mais l’adjointe va encore plus loin et lâche au Dauphiné Libéré : « ces grands rassemblements sont politiquement indispensables pour nous. Si on veut pouvoir lutter contre le racisme et les idées d’extrême droite, si on veut pouvoir apporter un service public aussi qui est protecteur, joyeux et fédérateur, on a besoin de ces moments-là ». La messe est dite : ils assument complètement en avoir fait un événement de propagande politique à leur service. Malheureusement rien de très étonnant de la part de ceux qui ont imposé des critères idéologiques à tous les étages de leur gestion.

L’ARGENT DES GRENOBLOIS UTILISÉ POUR « LUTTER » CONTRE LES GRENOBLOIS

Le « service public », on a vu ce qu’ils en ont fait à Grenoble avec un recul sans précédent de l’offre culturel, de l’éducation populaire, de l’offre de soins… Mais surtout, quand on sait qu’avec eux l’extrême-droite commence avec le centre libéral, et que le racisme consiste à trouver le burkini problématique, ça fait du monde à combattre pour les donneurs de leçons (au moins 2/3 des français). Qu’importe quand on peut faire son matraquage idéologique avec l’argent du contribuable (y compris avec la taxe foncière de ceux qu’ils combattent).

En 2023, la piètre affluence à la construction d’un édifice en carton, événement abondamment vendu comme le clou de la fête des tuiles
UN ÉVÉNEMENT À 260 000 EUROS POUR DE L’ENTRE-SOI

Et la somme allouée n’est pas anodine puisqu’on parle de 260 000 euros d’argent public mobilisés par la ville pour l’édition 2025 de la fête des tuiles. En 10 ans, des millions seront donc partis dans un événement qui, à l’instar des budgets participatifs, touche un public très homogène plutôt acquis à la cause des Verts/LFI et n’est jamais vraiment parvenu à s’imposer comme une véritable manifestation populaire. Seuls les stands sportifs et culturels, donc la partie non idéologique de la kermesse, sauvent les meubles avec une affluence.

10ÈME ET DERNIÈRE ÉDITION ?

Dans une ville exsangue financièrement, première des grandes villes pour l’impôt, aux dépenses de fonctionnement et à l’endettement qui explosent, le maintien d’un tel événement pose question. Car il est peut-être « politiquement indispensable » pour les Verts/LFI, mais il n’a rien d’indispensable pour les Grenoblois. Battre les élus sortants dans les urnes en mars 2026, c’est aussi mettre fin à l’utilisation de l’argent public à des fins de propagande idéologique pour se recentrer sur les priorités de la ville et pas sur un agenda politique. 

Ce qui n’empêchera pas, bien au contraire, de travailler à un vrai événement populaire, festif et fédérateur, en associant cette fois toutes les composantes de la ville dans sa diversité. Pas en ne parlant qu’à une seule « clientèle électorale ».