Par
Ugo Maillard
Publié le
10 juin 2025 à 12h36
« C’est le retour du Covid ? » En ce lundi matin 9 juin 2025, un calme étonnant règne sur le port Lympia de Nice. Alors que le sommet des Océans de l’Onu est officiellement lancé au centre des congrès, en présence d’Emmanuel Macron, de Christian Estrosi et d’une soixantaine de chefs d’États, la colère monte à quelques mètres de là. Depuis la mise en place de la zone de protection qui ferme l’accès au port pour le grand public, les restaurateurs et commerçants du port se sentent délaissés.
Ils racontent leur longue journée d’attente et leurs craintes quant à une baisse du chiffre d’affaires.
« Je me bats pour avoir des clients »
Sur le quai Lunel du port de Nice, le silence n’est interrompu que par les sirènes hurlantes des cortèges officiels se rendant à l’Unoc-3.
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À quelques encablures de la pointe de Rauba Capeu, à la Shounga, un bar à tapas, les clients se font rares. « C’est très calme », appuie le patron des lieux. « Je suis obligé de me battre pour avoir des clients en allant les démarcher dans la rue et je vous parle uniquement du midi… Le soir, on ferme. »
On s’en doutait, mais ça va faire extrêmement mal à nos comptes. On espère malgré tout qu’il y aura du monde d’ici à la fin de semaine.
Gérant de la Shounga
Malgré une colère non dissimulée, le commerçant niçois tente de se rassurer. « Ça nous permet de faire les choses pour lesquelles on n’a jamais le temps », rigole le patron du restaurant en train d’effectuer sa comptabilité.
« Rien n’est fait pour nous »
De l’autre côté du port, sur le quai des Deux-Emmanuels, le son de cloche n’est guère différent. « Honnêtement, c’est chaud », souffle cette serveuse d’un restaurant de poisson qui a dû fermer deux jours en raison du manque de clients. « On est très impacté parce qu’on a du mal à remplir notre restaurant le midi. »
Elle dénonce une organisation ratée de la part de l’Onu. « La mairie et la préfecture ont réussi à nous garantir un accès, mais les participants du sommet se retrouvent dans la zone Onu et ne peuvent pas venir jusqu’à nous. J’ai dû servir des cafés par-dessus les barrières, c’est une honte », déplore la restauratrice.
Et les avis sont les mêmes un peu plus haut sur le quai. « C’est terriblement calme depuis quatre jours. Les rares clients à venir consomment à peine et je ne vous parle même pas de ceux qui s’assoient sans vouloir commander », s’agace ce serveur d’un bar à bière.
Vers des compensations ?
Lors de réunions publiques avec les commerçants, la préfecture des Alpes-Maritimes avait évoqué la possibilité de mettre en place des compensations financières en présentant le chiffre d’affaires de l’année précédente sur la même période.
Un dispositif similaire à celui dont les commerçants ont pu bénéficier lors des confinements qui n’est, pour l’heure, pas officiel.
« On est puni »
Les craintes des commerçants du port évoquées des semaines avant l’ouverture du sommet des Océans semblent devenir réalité.
Si les restaurateurs accueillent malgré tout quelques congressistes le midi, le bilan est encore plus famélique du côté des puces de Nice. « On est puni, ici, toute la semaine », peste Louis et Marie-Paul.
Les commerçants des puces de Nice se sentent abandonnés. (©Ugo Maillard / actu Nice)
Les deux commerçants installés aux puces de Nice n’ont pas vu l’ombre d’un client depuis l’instauration du périmètre de sécurité.
Ils espèrent cependant que la venue des caméras du monde entier permettra de « donner une belle image à notre ville ».
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