À Bordeaux, comme ailleurs, les choses bougent. Voici 10 vins dont la production est le fruit d’une bascule générationnelle à la tête des propriétés.

Derrière l’image d’un vignoble quelque peu statique, Bordeaux connaît aussi des vagues générationnelles qui rythment la vie des châteaux et façonnent les vins. Il y a ceux qui brillent peu importe les générations, ceux qui ronronnent, et puis quelques propriétés qui se distinguent par un renouveau, que ce soit par le renouvellement de la direction ou un nouveau maître de chai. Il s’agit souvent d’ailleurs de l’émergence d’un duo composé du propriétaire et du directeur technique, à l’instar de Charlotte Bouygues et Pierre Graffeuille à Montrose ou de Saskia de Rothschild et Juliette Couderc à L’Évangile. Voici les 10 châteaux qui se sont distingués par une véritable renaissance sur le millésime 2024, tout juste commercialisé en primeur.

Château Montrose  : «A l’image d’une lumière divine traversant une cathédrale»
Saint-Émilion
Note Le Figaro : 96-99/100
Prix : 116,95€

Majestueux, opulent, le nez impressionne par la pureté saisissante de son fruit, de ses fleurs et de ses notes terreuses. Cette pureté se prolonge en bouche, immaculée, sublime, à l’image d’une lumière divine traversant une cathédrale. L’ensemble est très fin, d’une superbe définition, d’une longueur éblouissante, irrésistiblement savoureuse.

Château Lafite Rothschild   : «Le palais de nuances de rose et d’orange, comme des nuages cumulus éclairés par le soleil»
Pauillac
Note Le Figaro : 96-98/100
Prix : 402,50€

Nez encore réservé, fidèle à Lafite en primeur. Notes rocheuses et noyau de prune esquissent une première impression discrète. En bouche, le vin s’illumine, déployant sa matière sur la langue comme un lever de soleil fulgurant, baignant le palais de nuances de rose et d’orange, comme des nuages cumulus éclairés par le soleil. Vibrant, harmonieux, il déploie une texture de laine mérinos, d’une finesse exquise. Puis le vin gagne en intensité, jusqu’à l’arrière-goût, profond, magnétique, qui oscille entre hédonisme assumé et tension électrique.

Château Pontet-Canet : «L’impression de flotter sur une mer d’eau chaude et salée»
Pauillac
Note Le Figaro : 96-98/100
Prix : 83€

Un nez majestueux, d’une sérénité absolue. Le vin déploie un océan de fruits bleus sensuels, portés par des accents minéraux et une fine touche d’écorce de casse. En bouche, on a l’impression de flotter sur une mer d’eau chaude et salée, les yeux clos sous un soleil caressant. Un vin somptueux, d’une plénitude ravissante.

Château L’Évangile : «Une fraîcheur florale vient sublimer l’ensemble»
Pomerol
Note Le Figaro : 94-96/100
Prix : 135,80€

Un bouquet grisant de fruits rouges mûrs, somptueux et apaisants, relevé par des notes plus liftées de fleurs opulentes (pivoines). La bouche est ample, dynamique, voluptueuse, elle déploie une générosité de framboises mûres. Le tanin, élégant et caressant, tapisse le palais d’un grain velouté d’une grande finesse. Une fraîcheur florale vient sublimer l’ensemble et embrase littéralement les papilles.

Château Léoville Barton  : «Une précision d’orfèvre, portée par des tanins filigranes»
Saint-Julien
Note Le Figaro : 93-96/100
Prix : 68,40€

Que de la finesse au nez, racé et aérien, aux fruits bleus cristallins, aux fleurs poudrées, sophistiquées (iris et sa racine, violette, rose). La bouche est ciselée, d’une précision d’orfèvre, portée par des tanins filigranes. Les fruits rouges s’y expriment avec délicatesse, avant une finale plus sérieuse. Un vin au pedigree évident, taillé pour vieillir avec grâce.

Château Lascombes  : «Comme une caresse d’une douceur infinie»
Note Le Figaro : 93-95/100
Prix : 58,50€

Riche, hédoniste, monumental au nez, aux notes luxuriantes d’épices, de coulis de fruit, de sève, avec beaucoup d’élégance et de charme. En bouche, tout est en fraîcheur et tendresse. Harmonieux, le vin se pose sur le palais comme une caresse d’une douceur infinie, avec une pointe d’anis sur la finale. Un beau vin identitaire.

Château Petit-Village : «Une onctuosité crémeuse remarquable»
Pomerol
Note Le Figaro : 91-94/100
Prix : Prochainement disponible

Retenu de prime abord, le nez révèle un cœur bien serré de fruits tendus et de graphite. Puis, à l’aération, de délicates notes de pivoine émergent avec grâce, ajoutant une touche florale délicate à cette trame minérale. Très sensuelle, la bouche déploie progressivement des strates de fruits rouges et noirs, dans une texture qui évoque la soie tendue. La finale, succulente et persistante, s’étire avec une onctuosité crémeuse remarquable.

Château Cantemerle : «Une trame acidulée fait intensément saliver jusqu’à une finale juteuse»
Haut-Médoc
Note Le Figaro : 91-93/100
Prix : 22,50€

Un nez raffiné et élégant, qui associe des parfums floraux (iris) à des arômes de framboise écrasée et de prune, et une touche rocheuse. La bouche est assez voluptueuse, opulente, avec sa texture de cachemire et ses notes de fruits et fleurs pourpres, parfumés. Une trame acidulée fait intensément saliver jusqu’à une finale juteuse, qui rappelle la groseille et la cerise noire.

Château L’Église-Clinet : «Des fruits rouges et roses, tendus et rayonnants»
Pomerol
Note Le Figaro : 91-93/100
Prix : Prochainement disponible

Au nez, des fruits rouges et roses, tendus et rayonnants. En bouche, un noyau concentré de fruits rouges mûrs, purs et généreux, à la sensualité assumée. La matière est ample, savoureuse, complexe, soulignée par une touche saline et une gourmandise de café.

Château Saint-Pierre : «Aux nuances de fruits noirs et de graphite, rehaussée de quelques épices douces»
Saint-Julien
Note Le Figaro : 91-93/100
Prix : 39,40€

Au nez, une expression noble et droite, très fine, aux nuances de fruits noirs et de graphite, rehaussée de quelques épices douces. La bouche est fraîche et tendre, linéaire, avec un superbe dynamisme minéral et une acidité maîtrisée qui titille le palais.

Comment nous notons les vins ?

Depuis 2021, Le Figaro Vin utilise l’échelle internationale de 100 points afin de noter les vins avec davantage de précision. Voici notre grille de notation, qui vous permet de décrypter la note de chaque vin commenté sur notre site, le journal papier, ou dans le magazine :
98 à 100 : Un vin exceptionnel par sa grandeur et sa beauté, qui suscite une véritable émotion
95 à 97 : Un très grand vin, complexe, complet, équilibré, qui se démarque de tous les autres
91 à 94 : Un excellent vin, fidèle à son terroir, dont il retranscrit les plus belles caractéristiques
86 à 90 : Un bon vin, bien élevé, que l’on a plaisir à boire
80 à 85 : Un vin correct, tout en simplicité
Moins de 80 : Un vin désagréable ou présentant des défauts majeurs

L’équipe du Figaro Vin remercie chaleureusement les négociants CVBG et Duclot, l’Union des Grands Crus de Bordeaux, l’Organisme de Défense et de Gestion des vins de Sauternes et Barsac, et les consultants Derenoncourt, Eric Boissenot, Oeno-Lab et Rolland & Associés, ainsi que Bee Bordeaux et MCG pour l’organisation des dégustations.

Note aux lecteurs : Cet article est un contenu éditorial, rédigé exclusivement par les journalistes du Figaro. Toutefois, certains liens contenus dans l’article sont affiliés, de sorte que Le Figaro est susceptible de percevoir une rémunération lorsqu’un achat est effectué à partir de ces liens. Enfin, merci à Juliet Lecouffe pour la relecture des commentaires de dégustation.