Des véhicules sans conducteur vont sillonner les rues de Londres dans les prochains mois, a annoncé ce mardi l’entreprise américaine. Une première étape pour Uber, qui ambitionne de devenir un leader de cette technologie.
L’Europe, prochaine place de choix pour les voitures autonomes ? Uber souhaite en tout cas implanter cette technologie sur le Vieux Continent, à commencer par le Royaume-Uni. L’entreprise américaine a annoncé ce mardi qu’elle allait lancer dans les prochains mois des essais de véhicules entièrement autonomes, de niveau 4, sur la voie publique à Londres. Il s’agit d’une «étape importante dans l’introduction de véhicules autonomes à grande échelle dans les rues d’Europe», a souligné la firme dans un communiqué. Si elle réalise ses tests outre-Manche, c’est notamment grâce au gouvernement britannique et au réseau londonien : ils se sont engagés à obtenir les autorisations réglementaires pour la circulation de véhicules entièrement autonomes.
Pour l’heure, l’Europe et la France autorisent uniquement les véhicules autonomes de niveau 3, sous certaines conditions. Cela signifie que les conducteurs ont la possibilité de laisser la main à leur voiture lorsqu’ils roulent sur une route dont les voies sont séparées par un terre-plein central et où la présence de piétons et de cyclistes est interdite, à une vitesse maximale de 60 km/h. Les véhicules de niveau 4, eux, sont seulement autorisés pour des expérimentations. Ces voitures peuvent rouler sans intervention humaine sur certains types de routes. Le niveau 5, le plus élevé, correspond à un véhicule qui peut se déplacer sans pilote sur n’importe quelle route et qui n’a généralement pas de volant ou de pédales.
En mars dernier, en France, des navettes automatisées ont été ouvertes au public dans le parc d’activités de Rovaltain, dans la Drôme. Plus récemment, un service de mobilité automatisée a été mis en place en marge du tournoi de tennis de Roland-Garros entre la Porte d’Auteuil et le carrefour des Anciens Combattants, à la limite du 16e arrondissement de Paris. Ces tests sont le fruit d’une collaboration entre l’entreprise beti, l’assureur Macif, Renault Group et la société chinoise WeRide.
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«Stimuler la croissance et créer 38.000 emplois»
À Londres, c’est l’opérateur britannique Wayve qui va déployer sa technologie pour le compte d’Uber. «Notre IA intégrée apprend à conduire n’importe où, dans n’importe quel véhicule et cet essai nous rapproche de la mise en place d’une conduite sûre et intelligente pour les trajets quotidiens à travers le Royaume-Uni et au-delà», a fait valoir Alex Kendaal, PDG et cofondateur de Wayve. Pour Heidi Alexander, secrétaire d’État britannique aux Transports, l’accélération de «ces projets pilotes de véhicules autonomes jusqu’au printemps 2026 [va permettre] de stimuler la croissance, de créer 38.000 emplois et d’ajouter 42 milliards de livres sterling à l’économie» britannique d’ici 2035.
Dans un communiqué, le gouvernement britannique souligne que des essais de conduite autonome sont déjà en cours au Royaume-Uni depuis janvier 2015 et que, «dès le printemps 2026, des voitures sans conducteur pourraient être réservées via une application pour la première fois». Aux États-Unis, de telles voitures sont déjà en circulation, comme au Texas avec l’opérateur Waymo, où il est possible de les commander directement via Uber. Désormais, chacun veut sa part du gâteau en Europe.
Début mai, l’entreprise chinoise WeRide, associée à Uber, avait annoncé le déploiement de ses véhicules autonomes dans 15 villes supplémentaires à travers le monde au cours des cinq prochaines années, y compris en Europe, mais sans préciser lesquelles. Quelques jours plus tôt, la société pékinoise Momenta avait aussi annoncé un accord avec Uber pour introduire des véhicules autonomes «en dehors des États-Unis et de la Chine» avec un premier déploiement en «Europe début 2026». Cette nouvelle bataille de la mobilité ne fait donc que commencer entre les acteurs de ce secteur.