La jeune femme avait été reçue le mardi 13 mai pour un conseil de discipline à l’issue duquel la RATP avait réclamé sa révocation. Islem vient de recevoir un courrier de licenciement. Après enquête interne, la RATP récuse la version de cette salariée en poste à la gare de Bercy qui, le 9 février, dit avoir été droguée à son insu par des collègues dont l’un l’aurait agressée sexuellement.
Une version contredite par une dizaine de salariés interrogés qui ont poussé la direction de la RATP à licencier l’assistante commerciale de la ligne 14 notamment au motif de l’article 7 du règlement intérieur qui interdit l’introduction, la détention et la consommation sur le lieu de travail de produit stupéfiant.
Or, c’est après avoir ingéré un brownie proposé par un collègue qu’Islem avait été prise de malaises et de vomissements durant lesquels elle aurait été agressée sexuellement. Ce collègue ne l’aurait informée, selon elle, que le soir même par téléphone qu’il s’agissait en fait d’un « space cake », un gâteau réalisé avec du beurre infusé au cannabis.
« Là, il me dit que si j’en parle à la direction, je tombe avec eux parce qu’ils sont deux contre moi », se remémore-t-elle. Islem décide malgré tout de parler de l’incident à sa direction dès le lendemain, en omettant à l’époque les faits d’agression sexuelle « par peur des conséquences sur son couple ». La RATP confirme qu’une enquête est alors « immédiatement déclenchée ». Concernant les faits d’agression sexuelle, la victime avait finalement déposé plainte le 15 avril.
Selon l’enquête, elle avait connaissance du contenu du gâteau
Au bout du compte, le collègue qui avait apporté le gâteau est licencié pour faute grave le 18 avril, tandis que son autre collègue présente est également renvoyée pour non-assistance à personne en danger.
« Même avec les preuves à l’appui, ils n’ont rien voulu savoir, ils me licencient pour abandon de poste alors que j’étais droguée à mon insu et que je n’ai même pas abandonné mon poste. C’est moi qui ai remonté les faits à la direction, je ne l’aurais jamais fait si j’avais mangé ce gâteau en connaissance de cause alors que je sais que c’est interdit », continue de se dire innocente la salariée à l’annonce de son licenciement.
Cette décision intervient après l’enquête interne, qui conclut que la salariée était au fait de la composition des gâteaux avant d’en manger. « À l’issue des investigations menées, il a pu être établi que ce jour-là, [Islem] a consommé en toute connaissance de cause, sur son lieu de travail et pendant son temps de travail, des gâteaux contenant des produits stupéfiants », indique la régie de transports. « De tels agissements sont inacceptables », poursuit la société.