Publié le
10 juin 2025 à 18h43
Les années passent, et les défilés du 14-Juillet continuent d’embrasser volontiers l’actualité et le contexte international. En 2022, il s’agissait de souligner les armées des pays de l’Europe de l’Est, cernés par la Russie. En 2024, l’olympisme et les 80 ans du Débarquement avaient été célébrés au cours d’une cérémonie moins pompeuse qu’à l’accoutumée, symbolisée par le passage sur l’avenue Foch et l’absence de chars, mais ponctuée du relais de la flamme par le colonel Thibault Valette, écuyer en chef du Cadre noir de Saumur et champion olympique à Rio en 2016. Le lundi 14 juillet 2025, l’objet emblématique ne sera pas présent pour marquer le retour de la procession sur les Champs-Élysées. L’événement a été dévoilé ce mardi 10 juin 2025 par le Gouverneur militaire de Paris, Loïc Mizon, au cours d’une conférence de presse organisée aux Invalides. Voici les temps-forts qui animeront le défilé auquel participeront plus de 7 000 personnes, un nombre en augmentation au regard de l’année dernière.
Le Bleuet de France célébré pour ses cent ans
Pour cette résurgence de la normalité, la « Grande Muette » a souhaité mettre en lumière le rôle du Bleuet de France. Cette institution créée à la sortie de la Première Guerre mondiale afin de venir en aide aux infirmes fête son centième anniversaire. Désormais, elle constitue un fonds de dotation indépendant apportant un soutien matériel et financier aux soldats blessés ou encore aux victimes civiles d’attentats terroristes.
Représenté sur l’affiche officielle de l’événement, le Bleuet de France clôturera le défilé. Une soixante d’équipiers ralliera les Champs-Elysées pour former la fleur éponyme, avant d’entonner La Marseillaise devant la tribune présidentielle, située sur la place de la Concorde. « Le Bleuet de France doit incarner la transmission des valeurs entre le passé et le présent. C’est aussi l’image d’une armée tournée vers l’avenir et l’innovation », a expliqué le général de corps d’armée Loïc Mizon au sujet du visuel de présentation.
Ce ne sera pas la seule nouveauté. Le préambule du cortège sera organisé à l’Arc de Triomphe. « Ce ne sera pas à la place de la Concorde », a fait savoir Loïc Mizon. Vers 10 heures, le président de la République Emmanuel Macron sera ainsi accueilli par les autorités militaires sur la place Charles-de-Gaulle, avant de descendre les Champs-Élysées, puis d’arriver sur la place de la Concorde pour saluer les autorités civiles, à savoir le président du Sénat, Gérard Larcher, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le Premier ministre, François Bayrou.
L’Indonésie en invité d’honneur
Le chef d’État sera installé aux premières loges aux côtés, probablement, du président de la République d’Indonésie Prabowo Subianto. Le quatrième pays le plus peuplé au monde sera l’invité d’honneur du défilé, à l’instar de l’Inde en 2023. Une alliance tout sauf anodine dans une période géopolitique émaillée de quelques tensions en Indo-Pacifique. Paris prend ainsi la main de Jakarta et veut s’affirmer comme un acteur clé dans cette zone dominée par le géant chinois.
Ce partenariat se traduira par la présence de plusieurs unités de l’armée indonésienne. Ces soldats s’intégreront à l’immense cortège des troupes à pied, composés de 5 618 soldats. Dans le ciel, 53 avions de l’armée de l’Air et de l’Espace, 9 de la Marine nationale, 1 de la sécurité civile et plusieurs appareils étrangers survoleront les Champs-Élysées. La flotte d’hélicoptères sera également présente.
Au total, 20 aéronefs de l’armée de Terre, 5 de l’armée de l’Air et de l’Espace, 3 de la Marine nationale, 3 de la Gendarmerie nationale, 1 de la Sécurité civile et 1 de la douane, effectueront une démonstration. « On veut démontrer la crédibilité opérationnelle de l’armée », martèle Loïc Mizon.
Des petits nouveaux
Pour ce faire, seront déployés les fleurons des troupes motorisées, impliquant 155 véhicules et 92 motos. En tête de cortège, les spectateurs pourront apercevoir l’unité de la 7e brigade blindée, l’une des deux de l’armée de Terre. Ce sera le général Philippe Le Carff qui sera chargé d’ouvrir le cortège. Un geste fort et « inédit », selon le Gouverneur militaire de Paris.
Ce dernier a également annoncé la présence du Service d’infrastructure de la Défense (SID). Une première. À l’occasion de ses vingt ans, cet organe chargé du bâti de l’armée française, soit plus de 30 millions de mètres carrés, détachera quelques ouailles. Même chose pour l’administration pénitentiaire, frappée, en avril dernier, par plusieurs attaques. Le 14 juillet prochain, plusieurs de ces agents brandiront des armes longues alors que d’autres seront flanqués de chiens sur le bitume parisien. Le défilé sera traditionnellement clos par le passage des huit avions de la Patrouille de France.
Reste à savoir combien de spectateurs pourront se rendre sur la célèbre avenue. Durant la crise sanitaire liée au Covid-19, la jauge avait été réduite à 10 000 personnes, contre 25 000 en temps normal. La préfecture de Police de Paris doit préciser le dispositif de sécurité. Mais une chose est sûre : il sera substantiel.
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