De lourds travaux – non sans impact, fatalement – vont s’engager à partir du 16 juin pour durer tout cet été afin de doubler les voies de la sortie 9 de l’A72 en provenance de Saint-Etienne. Plus que fluidifier la densité du trafic routier au niveau de l’échangeur dit de la Gouyonnière, liée à l’urbanisation croissante du Sud Forez, l’objectif est ici la sécurité des usagers, mise à mal par leur nombre aux heures de pointe. Etat et Département cofinancent.     

L’idée est de pérenniser les feux sur le giratoire où débouche la « 9 b » et de mettre celle-ci en 2 x 2 voies. ©Département de la Loire

80 000 véhicules en amont de la Gouyonnière aux heures de pointe le matin, dans le sens Roanne / Saint-Etienne. 50 000 en aval. Idem, dans l’autre sens mais le soir, et toujours à ces horaires où l’on s’y bouscule. La densité toujours croissante du trafic de l’A72 va logiquement de pair avec l’urbanisation tout aussi croissante du sud forézien et au-delà. Cela ne date pas d’hier. Conséquence parmi d’autres relativement récente sur une échelle de temps qui s’appréhende en décennies : la congestion constatée depuis une quinzaine d’années lorsqu’il s’agit d’emprunter – qui plus est, sans bien prévenir le néophyte – la sortie 9 en provenance de Saint-Etienne dans l’objectif de rejoindre les zones résidentielles, industrielles commerciales à plus ou moins longue distance. Pour ce qui de l’ouest forezien, direction Saint-Just-Saint-Rambert / Montbrison (9 b) depuis les ronds-points de l’échangeur dit Gouyonnière

Comme à l’est aussi, direction directement Saint-Galmier (9 a) où automobilistes et chauffeurs peuvent accéder, sans passer par le rond-point, entre autres à cette commune et, bien avant, à cette vaste zone d’activités – loisirs, commerciales mais aussi d’industries conséquentes – largement plus que naissante mais toujours plus poussante. De quoi donner lieu chaque jour à de dangereuses remontées de file, squattant sur la voie la plus à droite, la 3e l’A72 à ce niveau. Parfois au-delà du pont des Perrotins précédant la sortie effective de 800 m. « Encore heureux qu’il n’y ait pas eu de drame à cet endroit, Un jour ou l’autre, un camion risque de faire « strike » », pointe le président du Département Georges Ziegler. L’axe appartient à l’Etat et à ce titre relève de la compétence de la Direction régionale des routes Centre Est (Dirce). Mais le rond-point et les importantes D100 et D498 qui y sont connectées relèvent du Département.

Un coût d’1,5 M€ HT

Aussi, la charge est donc considérée comme « partagée » avec l’Etat. Et c’est à ses côtés, que le conseil départemental a présenté ce mardi matin de lourds travaux de sécurisation qui vont s’engager fin juin pour améliorer la sécurité d’accès à l’échangeur depuis Saint-Etienne. « Une convention de maitrise d’ouvrage a été signée avec le Département sur ce chantier (en juillet 2024, Ndlr) », précise le préfet Alexandre Rochatte. Si depuis la fin des années 2010, le projet est envisagé, son financement partenarial vient d’être acté le mois dernier. Son véhicule passe par Mobi’LYSE, la démarche d’amélioration de la mobilité en Sud Loire, déployé par l’Etat en compensation de son brusque renoncement à l’A45. Le coût d’1,5 M€ HT sera donc pris en charge à hauteur des deux tiers par l’Etat qui pour le reste laisse la main au Département. Une petite partie de cette somme – 75 000 € TTC – servira à pérenniser l’expérience menée et renouvelée depuis fin 2022 des feux tricolores activés par capteurs quand nécessaires, jugés contributeurs de fluidification significatifs après enquête.

Mais le gros morceau et ses conséquences à venir pour la circulation estivale ne sont pas là : « Sans emprise foncière nouvelle, en rognant sur les talus et sans négliger bien sûr une bande d’arrêt d’urgence suffisante, nous allons doubler, mettre à deux voies, la bretelle de la sortie 9b », annonce Jérémie Lacroix, vice-président au Département en charge des Transports. Après travaux, la sortie en direction de Saint-Galmier (9a) se fera en « oblique ». Ces travaux vont se dérouler en plusieurs phases à partir du 16 juin avec l’objectif de les avoir achevés le 29 août avant la rentrée scolaire. Les phases les plus impactantes pour la circulation ont été placése le plus au cœur de l’été possible. Mais ni l’Etat ni le Département n’écartent les conséquences difficiles que cela aura. A l’argent du contribuable, s’ajoute la patience pour payer plus de sécurité. Du 16 juin au 4 juillet, il s’agira de réaliser des « fonçages et tranchées au niveau du rond-point pour le passage de câbles électriques en souterrain des futurs feux tricolores ». Avec un besoin de fermeture et/ou accompagnement de la RD100 et RD498 de nuit.

Fermeture parfois complète de la bretelle

Du 23 juin au 29 août, les travaux se poursuivront sur la sortie 9 en soi avec une fermeture de l’entrée d’autoroute direction Roanne pour décaler la bretelle d’entrée d’autoroute vers Roanne. Puis la dépose des feux provisoires à partir du 23 juin. Les véhicules voulant prendre l’autoroute depuis l’est de l’échangeur en direction de Roanne/Clermont du 23 juin au 29 août devront prendre une déviation pour rejoindre l’entrée 8 plus au nord. Du 30 juin au 29 août, auront lieu des travaux en simultané – ceux d’élargissement pour créer deux voies + le génie civil pour les feux – sur l’ensemble de la sortie 9 (a et b) en complément de la phase précédemment décrite. La sortie 9b sera fermée durant toute cette période (jour-nuit). Ponctuellement, la bretelle de sortie 9a sera également neutralisée de nuit. Fermeture au moment de la pose d’équipements de sécurité de l’ensemble de la bretelle 9a-9b annoncée pour les nuits des 30 juin et 1er juillet (ainsi que les 20 et 21 août).

Les « véhicules de la sortie 9b allant vers Montbrison/St Just St Rambert du 30 juin au 29 août » auront aussi une déviation. Enfin, du 4 au 8 août, la réalisation du raccordement entre les deux chantiers et la réalisation de « la couche de roulement » provoqueront la fermeture des bretelles 9a – 9b de nuit. Là encore, des déviations seront naturellement mises en place. La dernière semaine de travaux (du 25 au 29 août) s’achève avec le passage d’un inspecteur des services routiers de l’Etat pour contrôler la conformité des travaux. La Dirce, la préfecture et le Département de la Loire vont dans les jours qui viennent publier sur leur site web respectifs des explications et communications probablement rappelées sur les réseaux et en sollicitant la presse locale.

Une voie réservée au covoiturage en réflexion

Reste que si les aménagements atteignent leur but en matière de sécurité, mère des objectifs, ce n’est pas ce qui va soigner la densité, donc la fluidité du trafic. Le président du Département et le préfet ne disent pas le contraire, le premier pointant « l’autosolisme » – « Nous savons qu’ici 9 véhicules sur 10 qui passent n’ont que le conducteur à bord » avant d’appelant de ses vœux les citoyens à faire leur part en se regroupant le plus possible, quand c’est possible pour effectuer leurs trajets pendulaires. Et côté communes et intercommunalités, la leur en créant davantage de parkings de covoiturage à des endroits stratégiques. Par exemple au niveau de la zone d’activités immédiatement à l’est de l’échangeur… Mais encore ? « Pourquoi ne pas faire comme à Lyon en mobilisant une voie réservée au covoiturage ? », questionne et sourit Georges Ziegler en se tournant vers le préfet.

Rien d’acté mais c’est en réflexion, répond Alexandre Rochatte. Des applications gratuites d’échelle municipale comme Illiwap ou plus précisément sur ce sujet, Mov’Ici créée par la Région, sont, en outre sous-exploitées, indiquent les services départementaux. A la fois pour fluidifier la sortie 9 et la sécuriser, Jérémie Lacroix évoque aussi, l’idée de créer des panneaux d’indication pour éviter qu’un non habitué ne se retrouve piégé sur la 3e voie se muant en sortie. Parce qu’il y a aussi cet aspect-là. Et rien que la note de celui-ci peut approcher les 100 000 €. à charge exclusive de l’Etat.. « Enfin, la réflexion pour créer une sortie nouvelle dans le sens Roanne / Saint-Etienne afin d’accéder à la zone dite Desjoyaux (côté ouest donc sans encombrer le côté est de l’échangeur, Ndlr) est aux mains de Saint-Etienne Métropole depuis le transfert de compétences », ajoute le vice-président aux transports. Par-dessus tout, le développement des transports en commun doit aider à réduire la charge ces allers-retours motorisés et individuels. Et là, c’est le rôle du Serm, rappelle le préfet.