Kiné au Millénaire, à Montpellier, Romain Raulet-Orfanotti est l’un des deux praticiens de l’équipe de France double championne olympique. Il vient d’être honoré par la Fédération française de volley avant de partir au Canada où les Bleus disputent la Ligue mondiale.

« Ce souvenir, il me marquera à vie : c’est après la finale des Jeux olympiques. Une heure après environ. Tout le monde sort du terrain. Le public est encore là et le protocole, juste avant la remise des médailles, c’est de faire revenir les équipes une à une. Et là, on s’est retrouvé au milieu du terrain avec tout le staff et les joueurs, en rang devant les 15 000 personnes du stade. Ça chantait La Marseillaise a cappella. C’était un moment vibrant, incroyable. C’est quelque chose qui nous a tous dépassés, submergés. La puissance du truc… J’en ai encore les frissons. »

« Voilà, c’est ça que je veux faire »

Romain Raulet-Orfanotti était bien sur le parquet de la finale olympique du volley, le 10 août 2024, à Paris, porte de la Chapelle, mais pas en tant que joueur. Lui est kiné. À Montpellier déjà, dans son cabinet à deux pas de la clinique du Millénaire, avenue Nina-Simone, mais aussi auprès de l’équipe de France volley, des Earvin Ngapeth, Nicolas Le Goff et consorts, doubles champions olympiques en titre. Le corps médical est-il partie prenante de cette réussite ? Sans aucun doute. Au point que notre kiné montpelliérain aura lui aussi été honoré de sa médaille.

Bon, il aura dû attendre un peu puisque la remise officielle, de la part de la Fédération française aux membres du staff, vient tout juste d’avoir lieu, à Tours, à l’occasion des retrouvailles des Bleus dans le cadre de la préparation à la Ligue mondiale, qui démarre ce mercredi 11 juin au Canada, puis le championnat du monde, en septembre aux Philippines. Un joli parcours et de superbes objectifs pour ce Montpelliérain, né dans le volley, de parents volleyeurs, dirigeant pour le paternel au Montpellier Volley. Auprès de l’équipe professionnelle.

« Petit, j’ai été en contact avec l’équipe pro. J’étais souvent aux entraînements, aux matchs. À Bougnol à l’époque. Le kiné, c’était Igor Klander. De le voir fonctionner, ça a toujours été un truc qui m’a fait rêver, qui m’a fait dire : “voilà, c’est ça que je veux faire”. »

Le diplôme en Belgique puis la suite logique

Après le bac, pas de tergiversations, Romain a filé direct chercher son diplôme professionnel en Belgique. Puis retour à Montpellier, il enquille au centre de formation en tant que joueur pour encadrer les jeunes. En termes de kinés, Montpellier est alors bien loti. À commencer par le président du club, Jean-Pierre Brachard, dont il reprendra le cabinet. Mais aussi Jean-Paul Andréa et Luc Jouffray. Le premier est sur l’équipe de France, la grande ; le second sur les jeunes. Romain Raulet-Orfanotti suivra leur sillon, lentement, sans brûler les étapes. Et puis viendra la bascule, le tournoi de qualification olympique en 2020, à Berlin. Les Bleus sont au fond du trou, pas donnés vainqueurs pour un sou. Et pourtant ils gagnent. Le kiné montpelliérain est de la partie.

Nicolas Le Goff : « Romain, il a pratiqué »

« Romain, il connaît le volley, apprécie Nicolas Le Goff. Il a pratiqué, il connaît les bobos spécifiques, il est performant, à l’écoute, il prend le temps. Son rôle est super important. Les kinés nous aident à performer à l’instant T, ce sont un peu les garagistes de notre corps. »
À 37 ans, ce mécanicien de la haute précision du sportif a encore un joli chemin à parcourir, un chemin dans lequel il devra intégrer un heureux événement, annoncé pour octobre, avec son épouse Florie, kiné elle aussi.

Au rugby et au basket aussi

À croire que l’air montpelliérain est propice aux kinés montpelliérains. Romain Raulet-Orfanotti n’est pas le seul kiné issu de Montpellier actuellement en poste auprès d’une équipe de France d’un sport collectif.

Au rugby, Bruno Boussagol, historique kiné du MHR est monté à Marcoussis dans les bagages de Fabien Galthié, une fois celui-ci nommé sélectionneur national.

Serge Krakowiak a eu son diplôme à Montpellier et a massé les bobos des basketteurs du Montpellier Paillade Basket, avant que le club ne disparaisse, en 2002. Il est depuis 2006, le kiné de l’équipe de France de basket. Sa consœur Clémence Hallard est, elle, en charge de l’équipe de France féminine, ainsi que du BLMA.

Plus qu’un filon bien établi, il s’agit plutôt d’opportunités individuelles et d’une belle reconnaissance professionnelle. Pour Romain Raulet-Orfanotti, « clairement, il y a une part de hasard mais il y a aussi des compétences, du travail, des sacrifices ! »