Nicole Croisille
, figure incontournable de la scène musicale
française des années 70, s’est éteinte le 4 juin à l’âge de 88 ans.
Connue pour ses titres emblématiques Parlez-moi de lui,
Téléphone-moi ou encore le célèbre « dabadabada ».
Elle avait été admise en urgence dans un établissement parisien le
1er juin, avant d’être placée sous sédation
profonde
.

Dans un entretien accordé début mai au magazine Elle,
mais publié seulement après sa disparition, l’artiste avait évoqué
son souhait de recourir à l’aide médicale à mourir en Belgique.

Pas d’obsèques pour la chanteuse

Comme l’a rapporté le journaliste de l’AFP Jean-François Guyot,
aucun hommage officiel ne sera organisé pour Nicole Croisille,
malgré son statut de légende de la chanson française. « Selon
les souhaits de l’artiste, il n’y aura aucune cérémonie »,
a-t-il précisé. Ses
obsèques
se dérouleront dans la plus stricte
intimité
. Sans public ni célébrités, uniquement en
présence de ses proches, d’après les informations de Pure People
publiées ce vendredi 6 juin.

En dépit de cette discrétion, les hommages ont afflué.
Claude Lelouch
, très ému sur le plateau de Bonjour ! La
Matinale TF1, a déclaré : « Elle a été la voix de ma vie.
Elle a été une confidente, une amie, une muse.
C’est une femme formidable à la fois derrière un micro, mais dans
la vie, elle avait tout. Elle savait tout faire. Elle savait
rebondir en permanence, avait un sens de l’improvisation
incroyable. Pour moi, à titre personnel, c’est un grand
départ ».

Nicole Croisille : sa mort était
programmée

Un mois avant sa disparition, Nicole Croisille, consciente de
l’issue inévitable de son combat contre un cancer incurable, avait
exprimé son souhait de maîtriser sa fin de vie. Elle avait alors
sollicité une journaliste du magazine Elle pour lui
confier, à huis clos, son projet de recourir à l’aide au
suicide en Belgique
. L’entretien, conditionné à une
publication posthume, revenait sur son choix réfléchi et les
démarches entreprises, épaulée notamment par un proche oncologue
engagé dans l’Association pour le droit de mourir dans la dignité.
Le destin a voulu qu’elle s’éteigne précisément à la date
qu’elle avait inscrite
dans son agenda pour son
départ.

Elle a été plongée dans une sédation profonde conformément à la
loi Leonetti. Nicole Croisille s’est éteinte dans une clinique
parisienne à la date qu’elle avait elle-même fixée. « Le
grand départ
 » avait-elle écrit dans son agenda.
« Ça ne vous fait pas peur ? », lui demande la journaliste.
« Non, je n’attends que ça », répond-elle sans détour. Une
conviction qu’elle assume pleinement. « C’est moi seule qui
décide, je suis libre« , avant d’ajouter, sans
filtre : « La société, telle qu’elle est aujourd’hui, n’en a
rien à foutre des vieux qui meurent ».