Le virus est apparu dans plusieurs nouveaux pays depuis février 2025, tels que l’Albanie, l’Éthiopie, le Malawi, le Soudan‑du‑Sud, la Tanzanie et le Togo… © Freepik
Vous avez sûrement entendu parler de la variole du singe ou mpox, un virus qui a refait surface avec force en 2022 puis s’est invité dans l’actualité mondiale ces derniers mois. Le 14 août 2024, l’OMS lançait une première alerte mondiale en raison d’une recrudescence inquiétante des cas.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a déclaré que la flambée de mpox (variole du singe) continue de répondre aux critères d’« urgence de santé publique de portée internationale » (USPPI), suite à la 4ᵉ réunion du Comité d’urgence du RSI qui s’est tenue le 5 juin dernier. L’OMS, dans la foulée, a confirmé le 9 juin que cette urgence sanitaire était loin d’être terminée.
Concrètement, cela signifie que la mpox continue de circuler activement dans plusieurs régions du globe, avec un impact sanitaire important, notamment en Afrique centrale et orientale.
Depuis début 2024, ce sont plus de 37 000 cas confirmés qui ont été enregistrés dans 25 pays, et malheureusement, 125 décès. Ces chiffres traduisent une réalité sanitaire sérieuse qui justifie que l’OMS prolonge l’état d’alerte.
Une alerte OMS toujours d’actualité : ce qu’il faut savoir Pourquoi l’OMS maintient-elle l’alerte mondiale sur la mpox ?
L’alerte USPPI, pour Urgence de Santé Publique de Portée Internationale, n’est pas déclenchée à la légère. Elle sert à mobiliser tous les acteurs mondiaux : gouvernements, organisations internationales, chercheurs, et professionnels de santé. Cette alerte donne un coup de projecteur, active des plans d’actions rapides et pousse à la coopération mondiale pour freiner l’épidémie.
Pour la mpox, plusieurs raisons expliquent ce maintien d’alerte. La première tient au fait qu’il s’agit d’une épidémie qui continue à progresser, notamment dans des pays comme la République démocratique du Congo (RDC), où l’on dénombre environ 60% des cas mondiaux et 40% des décès .
- Ensuite, l’émergence d’un nouveau clade viral, appelé clade 1b, suscite l’inquiétude : ce variant se révèle particulièrement contagieux et est capable de se propager rapidement entre pays voisins en Afrique de l’Est (Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda).
Autre critère importante, une transmission qui reste majoritairement associée à des contacts sexuels, notamment entre hommes ayant plusieurs partenaires, un mode de propagation qui complexifie la lutte.
- Enfin, l’inégalité d’accès aux vaccins, avec une forte demande en Afrique où les doses restent insuffisantes pour contenir l’épidémie (estimée à près de 10 millions de doses nécessaires d’ici fin 2025), reste un facteur déterminant.
L’OMS, pour résumer, veut éviter un relâchement prématuré des efforts, ce qui risquerait de laisser la porte ouverte à une recrudescence plus grave encore.
Mpox en Afrique : un défi majeur pour la santé mondiale
Pour beaucoup, la mpox n’est qu’un virus “lointain”, presque exotique. C’est bien en Afrique que la situation est la plus critique. Le continent africain a vu ses cas augmenter de 160 % en 2024 avec près de 19 000 malades et plus de 500 décès. La République Démocratique du Congo occupe un rôle central dans cette crise sanitaire, mais l’épidémie dépasse largement ses frontières.
La situation est complexe, car la mpox profite d’un contexte écologique et social particulier : urbanisation rapide, déforestation, commerce sauvage d’animaux, et mobilité humaine importante favorisent la transmission et l’évolution du virus. Certains experts considèrent même que l’Afrique est devenue un véritable “laboratoire” pour l’étude des nouveaux clades et de leur comportement .
Vaccins, surveillance, coopération : les clés pour freiner le virus
Face à ce tableau préoccupant, la première arme reste la vaccination. L’OMS travaille activement à l’autorisation d’urgence et à la distribution accélérée des vaccins, notamment via Gavi et l’UNICEF. Mais la logistique, les coûts et l’acceptation sociale restent des freins majeurs.
- Autre moyen d’action, une surveillance renforcée : mieux détecter les cas et suivre l’évolution des variants est indispensable pour anticiper et contrôler la propagation. Enfin, la coopération internationale peut également porter ses fruits : la mpox ne connaît pas de frontières, et c’est pourquoi un effort coordonné entre pays riches et pays en développement est plus que jamais nécessaire.
Entre résurgence du virus, accès compliqué aux vaccins et défis écologiques, la vigilance doit rester de mise. Pas d’inquiétude, pour l’instant, en France, éloignée des foyers épidémiques. Mais cette alerte est aussi une chance pour booster la prévention, pousser la recherche, faciliter l’accès aux soins, et mieux comprendre le virus…
À SAVOIR
La mpox ne se limite pas aux seuls symptômes visibles de boutons ou de fièvre : elle peut aussi entraîner des complications neurologiques rares mais sérieuses, comme des méningites ou des encéphalites, surtout chez les personnes immunodéprimées ou les jeunes enfants.
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