Laurent Nuñez était entendu mardi par la commission des Lois de l’Assemblée nationale sur les violences survenues en marge de la victoire du PSG en finale de la Ligue des Champions les 30 mai et 1er juin.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a affirmé mardi 10 juin au soir qu’il n’avait «pas eu de graves dysfonctionnements» dans le dispositif de sécurité mis en place pour la finale de la Ligue des Champions remportée par le PSG, en le qualifiant de «préparé, robuste et calibré». «J’assume la totale responsabilité de ce dispositif, préparé et calibré (…) Pour moi, il n’y a pas de graves dysfonctionnements», a déclaré le préfet de police à la commission des Lois de l’Assemblée nationale, lors de son audition sur les incidents et les violences survenues dans la capitale en marge de la victoire du PSG, le 30 mai et le 1er juin.
Les images des violences survenues principalement sur l’avenue des Champs Élysées et autour du Parc des Princes, le stade historique du PSG, ont déclenché une vive polémique sur le format du dispositif sécuritaire. Très vite, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui n’était pas à Paris le soir du match, et le préfet de police ont été accusés d’être responsables d’un «fiasco sécuritaire». «Ce n’était pas un fiasco sécuritaire. On ne peut pas dire des choses comme cela. Je n’accepte pas cela», a-t-il dit lors de son audition. «On a évité bien des exactions».
«Des gens venus pour casser, pour piller»
Laurent Nuñez a défendu pied à pied son dispositif massif – 5.400 policiers et gendarmes – qu’il a qualifié de «robuste». Il a insisté sur le fait que la consigne donnée aux forces de l’ordre était, d’être réactives, «d’aller au contact, d’interpeller et de disperser» à chaque incident. Les forces de l’ordre, a-t-il dit, ont eu «une action offensive, efficace et proportionnée». Laurent Nunez a répété que les policiers et gendarmes avaient eu affaire à «des gens venus pour casser, pour piller», pas pour «une manifestation festive».
Concernant le profil des mis en cause, il a assuré qu’il s’agissait «de jeunes des quartiers de petite et grande couronne». «Un gros quart (des gardés à vue) était des mineurs et pour 70% d’entre eux, ils provenaient de la petite et de la grande couronne». Sur «un échantillon de 160 gardés à vue» à Paris, «près de 130 étaient déjà connus des services. Ce n’était pas des primo-délinquants», a-t-il ajouté, en faisant état d’un premier examen par ses services des gardés à vue. «Sur les Champs-Élysées, il y avait des gens plutôt jeunes qui très vite ont commencé avec une extrême violence à prendre à partie les forces de l’ordre.» «Ils avaient une attitude belliqueuse.» «Il y avait des milliers de personnes venues pour casser», a-t-il répété.
559 interpellations
Le préfet a affirmé que «70% des interpellations» avaient eu lieu dans «les 8e, 16e et 17e arrondissements» de Paris. Interrogé sur les incursions de personnes sur le périphérique parisien près du Parc des Princes pour en bloquer la circulation, Laurent Nunez a «regretté» d’avoir levé le dispositif de sécurité à 00h30 le lundi. Trois quarts d’heure plus tard, des incidents – barricades et blocage de la circulation – sont survenus, ce qui, a estimé le préfet, était «inédit». Lors de ces derniers, les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectiles jetés depuis les ponts au-dessus du périphérique.
Il y a eu 559 interpellations dont 491 à Paris, qui ont conduit à 320 gardes à vue dont 254 dans la capitale, selon un bilan du 2 juin du ministère de l’Intérieur. Durant la soirée du samedi au dimanche deux personnes sont décédées, 22 membres des forces de l’ordre ont été blessées, sept sapeurs-pompiers et 192 manifestants.