Les médecins n’ont pas pensé que les symptômes pouvaient être si graves. Le 27 décembre 2023, l’équipe médicale de l’hôpital Tameside à Ashton-under-Lyne (Angleterre) examine Lila Marsland. La petite fille de cinq ans est aux urgences car elle a été retrouvée par sa mère dans un état léthargique, avec un important mal de tête et un faible rythme cardiaque. Sa mère, infirmière dans le même établissement, se demande si sa fille ne souffre pas d’une méningite.

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Pour l’équipe médicale, elle souffre d’une amygdalite. Ses jambes sont douloureuses et sa nuque raide mais les médecins ne réalisent pas d’examens supplémentaires. Neuf heures après son arrivée à l’hôpital, la petite fille est renvoyée chez elle. Mais, sept heures après son retour à domicile, sa mère la retrouve inconsciente. Les secours arrivent et constatent le décès de la fillette, raconte la BBC.

60 morts par an en France

En France, les infections graves à méningocoques touchent près de 600 personnes chaque année relaye Santé publique France. Ces infections causent la mort d’environ 60 personnes chaque année, ce qui signifie que 10 à 12 % des personnes infectées décèdent. Parmi les symptômes de la méningite : fièvre, raideur de la nuque, confusion, maux de tête, sensibilité à la lumière, nausées, etc. En cas de septicémie à méningocoque, l’Organisation mondiale de la Santé précise que les patients peuvent présenter une éruption cutanée caractéristique, qui ne s’efface pas à la pression.

L’OMS met en garde sur de possibles séquelles. « Une personne sur cinq survivant à un épisode de méningite bactérienne peut avoir des séquelles durables, notamment : perte auditive, crises convulsives, faiblesse des membres, troubles de la vision, de la parole, du langage, de la mémoire et de la communication, ainsi que cicatrices et amputations de membres après un état septique ».

Une négligence de l’hôpital

En Angleterre, un jury s’est saisi du dossier suite à la mort de la petite fille. D’après l’enquête, Lila Marsland n’a jamais été complètement examinée pour son éruption cutanée – seulement sa poitrine et son dos. De plus, un test sur son cou aurait pu confirmer la méningite mais n’a jamais été entièrement effectué car chaque membre de l’équipe médicale supposait que quelqu’un d’autre l’avait déjà fait.

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Le témoin expert, le Dr Philip Chetcuti, a déclaré au tribunal que si Lila avait reçu des antibiotiques par voie intraveineuse au cours des trois premières heures de sa prise en charge, elle aurait probablement survécu. D’après l’enquête, la petite fille a été examinée par plusieurs médecins et les différentes notes n’ont pas été totalement transmises d’un professionnel à l’autre. Le jury confirme que Lila est décédée de causes naturelles, d’une méningite. Il pointe également une négligence de l’hôpital.