Pour Jean Alesi, le 11 juin est une date à marquer d’une pierre blanche. D’une part parce que le pilote né dans la commune de Montfavet – aujourd’hui rattachée à Avignon – fête son anniversaire. D’autre part car le 11 juin 1995, il a remporté le seul Grand Prix de sa carrière en Formule 1.

À bord de sa Ferrari 412 T2, Alesi était cinquième sur la grille de départ du circuit Gilles-Villeneuve. Devant lui, son coéquipier Gerhard Berger (4e), David Coulthard (3e) et Damon Hill (2e) chez Williams-Renault. Et en pole position, le jeune prodige allemand Michael Schumacher, de l’écurie Benetton-Renault.

Grâce à un bon départ, le Vauclusien grappillait quelques places, profitant notamment de l’abandon de Coulthard, avant de se retrouver deuxième après son joli dépassement sur Hill.

Un tour d’honneur… sur la voiture de Schumacher

À onze tours de l’arrivée, Michael Schumacher, largement en tête, était contraint de s’arrêter au stand à la suite d’un problème mécanique. Voilà comment Jean Alesi a pris la tête du Grand Prix… sans tout de suite s’en rendre compte. « Le public est vraiment proche de la piste à Montréal et lorsque c’est arrivé, j’ai commencé à voir beaucoup de mouvement dans les tribunes, racontait-il dans un podcast de Motorsport.com. […] Ensuite, je suis passé devant les stands et mes mécaniciens n’avaient pas eu le temps de m’indiquer ma nouvelle position, donc c’était toujours P2. Je me suis dit que rien n’avait changé et j’ai continué à attaquer. Puis j’ai vraiment vu le public, les drapeaux, il y avait énormément de mouvement autour de moi. Quand je suis à nouveau passé devant les stands j’ai vu P1. À partir de ce moment-là, j’ai ressenti une telle émotion que j’ai commencé à pleurer. »

Submergé par les émotions, le Français a quand même fini par franchir la ligne d’arrivée. Lors de son tour d’honneur, la monoplace de Jean Alesi s’est retrouvée en panne sèche. Le pilote français a pu regagner le chemin des stands… en montant sur la voiture de “Schumi”.