Sur les cendres d’une fusion avec des établissements lyonnais dans le cadre de feu le projet Idex, Florent Pigeon et son équipe ont assuré un premier mandat de 2021 à 2025 à la tête de l’université Jean-Monnet (UJM). « Sur le site Lyon-Saint-Étienne, nous sommes la seule université pluridisciplinaire et nous en avons certains bénéfices, explique-t-il. Ça nous a permis de développer des choses que d’autres ne peuvent pas faire en développant à la fois la recherche et la réussite étudiante. »
Le projet de mandat 2025-2029 se décline en cinq axes : réussite et santé des étudiants ; une politique scientifique équilibrée, responsable et distinctive ; développer l’internationalisation ; développer l’UJM à travers les partenariats et promouvoir une gouvernance responsable et engagée.
« Nous sommes déficitaires comme les deux tiers des universités françaises »
Il faudra faire tout cela avec un budget « déficitaire mais ambitieux », assure Stéphane Riou, vice-président de charge du développement : « La fin d’année 2024 a été très compliquée en raison du manque de visibilité, sans budget voté au niveau national. Nous sommes déficitaires comme les deux tiers des universités françaises. C’est une première depuis 2017. Nous allons démarrer 2025 avec des indicateurs dégradés. Mais aujourd’hui la situation s’est améliorée avec une subvention et un certain nombre de mesures qui permettent de réduire le déficit à 2,9 millions d’euros. »
Ce que ça implique pour cette structure comptant 1 600 salariés et 20 000 étudiants ? « Nous allons reporter certains investissements imaginés pour 2026-2027 mais nous pouvons nous appuyer sur un fonds de roulement. » L’enchaînement de trois exercices déficitaires pourrait compliquer la donne : « Mais nous n’en sommes pas là ! »
« Chaque euro investi dans l’université est un euro qui génère une richesse importante »
Florent Pigeon tient tout de même à rappeler que « la question des moyens est un point qui devrait tous nous alerter. On met en grande difficulté des universités. Nous avons presque l’impression que l’université pose problème à la société. L’université Jean-Monnet n’est pas un problème mais la solution. Avec une étude menée en local par l’école d’économie, nous démontrerons que chaque euro investi dans l’université est un euro qui génère une richesse importante en termes d’emploi, de consommation, de revenus, etc. »
Un centre de santé étudiants, dans l’ancien Manufrance
Pour ce nouveau mandat, l’université souhaite s’engager dans la santé de ses étudiants. Un service de santé étudiants sera déployé dès septembre. Une première étape qui doit mener à l’ouverture d’un centre de santé étudiants, en 2027, comme le détaille Alexandra Leyrit, vice-présidente déléguée à la réussite et qualité de vie des étudiants.
« Ce centre de santé comprenant un volet social et une offre de prévention et de soins diversifiés, sera accessible à tous les étudiants du territoire. On a acquis des locaux cours Fauriel, à Saint-Étienne, dans un ancien bâtiment Manufrance. » L’idée est de créer un véritable centre médical dans lequel les étudiants pourront consulter des médecins.
La fac de médecine va également se diversifier pour devenir fac de santé, courant 2025. Il ne s’agit pas un simple changement de nom comme le souligne Alain Trouillet, vice-président en charge de la formation : « Il s’agit d’une évolution statutaire pour réunir les formations médicales avec le paramédical. La fac de santé permettra une intégration des formations de kinés, infirmiers ou encore manipulateurs radio avec la fac de médecine pour un pilotage plus coordonné. La volonté est d’avancer vers quelque chose de plus simple et de plus lisible. »