Du fond de son cagibi, Jeannine extirpe un vieux sac à dos. C’est avec lui que, tous les deux jours, cette septuagénaire parcourt quelques centaines de mètres jusqu’à la fontaine de Saint-Georges-de-Commiers pour remplir ses trois bouteilles d’1,5 litres avant de les ramener dans son réfrigérateur. « Je suis arrivée ici en 1989 et je n’ai jamais bu l’eau du robinet. » Et qu’importe si, depuis quelques jours, elle et ses riverains bénéficient enfin de cette eau ultra-pure qui fait la réputation du territoire, le bonheur de ses habitants et de quelques industriels, « je n’ai pas encore bu au…