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Rédaction Paris
Publié le
11 juin 2025 à 9h05
Ils vont faire entendre leur colère jusque devant le ministère de l’Économie et des Finances à Bercy. Ce mercredi 11 juin 2025 au petit matin, des taxis venus de toute la France ont convergé vers les aéroports d’Orly et Roissy afin de les bloquer. Des opérations escargots sur les routes d’Île-de-France sont en cours, créant d’importants bouchons, selon le site d’information trafic en temps réel Sytadin.
Les autoroutes A4 et A6 impactés
Vers 9 heures, plus de 370 km de bouchons étaient enregistrés sur les routes d’Île-de-France, soit une situation « exceptionnelle », d’après le site spécialisé. Les taxis bloquent actuellement plusieurs axes, principalement les autoroutes A4 et A6 en direction de Paris. Ils « roulent à faible vitesse sur les trois voies de gauche, provoquant en amont une forte retenue », détaille Sytadin.
La courbe de bouchons en Île-de-France à 9 heures. (©Sytadin)
Sur l’A4, une centaine de véhicules sont signalés entre Collégien (A104) et la Porte de Bercy (BP). Sur l’A6, une quarantaine de véhicules roulent à faible vitesse entre Viry-Châtillon et le boulevard périphérique. Les manifestants se sont arrêtés sur les voies, à hauteur de Wissous, ce qui créée une forte retenue en amont précise Sytadin.
Sur l’A6b, une trentaine de véhicules roulant à faible vitesse provoque également des ralentissements.
Vidéos : en ce moment sur ActuLe transport des malades : le nerf de la guerre
Depuis la mi-mai, la profession mène plusieurs actions pour bloquer gares et aéroports ou occuper certains axes routiers. À Paris, la contestation s’est concentrée boulevard Raspail, à deux pas du ministère des Transports.
Les taxis martèlent deux revendications principales. D’abord, ils s’opposent à la nouvelle convention de l’Assurance maladie régissant le transport des malades en taxi, censée entrer en vigueur le 1er octobre. Le nouveau système doit reposer sur une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Mais les taxis craignent par exemple que les temps d’attente lorsque le patient est en consultation à l’hôpital ne soient plus rémunérés.
Le chiffre d’affaires de certains artisans-taxis repose parfois aux deux tiers sur le transport des patients vers les hôpitaux ou à leurs rendez-vous médicaux, notamment dans les zones rurales ou les petites villes. Pour l’Assurance maladie, il s’agit d’économiser de l’argent en développant des plateformes de transports centralisant les demandes, pour rationaliser les allées et venues des taxis, permettre le transport partagé et éviter retours à vide ou longues périodes d’attente des véhicules. Entre 2019 et 2024, les dépenses de transport sanitaire ont explosé pour atteindre 6,74 milliards d’euros annuels, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45 %.
Les chauffeurs VTC dans le viseur des taxis
Les taxis dénoncent également la concurrence déloyale qu’ils subissent à travers l’activité chauffeurs VTC. La pratique de la maraude par ces derniers, théoriquement interdite, est pointée du doigt.
Le gouvernement a répondu en affirmant qu’il allait accentuer les contrôles pour s’attaquer aux fraudeurs. Une célérité qui a mis en colère les chauffeurs VTC, reçus à leur tour le 3 juin au ministère des Transports. Ils ont, eux aussi, appelé à une semaine de mobilisation depuis mardi 10 juin.
Les taxis réclament un moratoire sur le nombre de chauffeurs VTC et un gel des examens d’admission, en raison de l’afflux continu de chauffeurs sur les plateformes (Uber, Bolt…) qui tirent leurs revenus à la baisse.
Avec AFP
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