Évoquée comme imminente il y a quelques mois encore, l’intégration des communes de la Vallée du Gapeau dans la Métropole toulonnaise ne semble plus aujourd’hui faire partie des dossiers prioritaires. Pourtant, malgré un périmètre inchangé, les élus vont devoir se serrer un peu plus dans la salle de réunion de la préfecture qui accueille les conseils métropolitains chaque mois.

L’an prochain, au terme des élections municipales prévues en mars, Toulon-Provence-Méditerranée comptera 89 membres, contre 81 aujourd’hui. Décryptage.

Une possibilité donnée par l’État

En principe, la loi prévoit qu’une intercommunalité située dans la tranche de population de TPM (soit 450.000 habitants) doit être représentée par 81 élus.

Pour autant, une disposition légale, rappelée dans une circulaire récente du ministre de l’Aménagement du territoire, permet dans certaines conditions, d’augmenter ce nombre jusqu’à 10% supplémentaires. C’est précisément ce que les membres du bureau de TPM viennent de décider, portant le total de sièges de 81 à 89. Un choix qui va toutefois devoir être validé dans les différents conseils municipaux.

Pourquoi changer?

« Si nous avons voulu profiter de cette possibilité offerte par la loi, explique le président de la Métropole Jean-Pierre Giran, c’est avant tout pour soulager les petites communes et permettre à leurs élus de travailler dans de meilleures conditions. Le nouveau découpage me paraît très équitable. De manière générale, il n’est pas anormal qu’une collectivité qui gagne des habitants ait davantage de représentants. « 

Qu’est-ce que ça va changer?

En plus du passage de 81 à 89, le nombre de sièges par commune est aussi impacté par l’évolution démographique des six dernières années. À la faveur de leur population en hausse, Toulon et Six-Fours « prennent » ainsi un siège à La Seyne et Hyères.

Demain, deux communes qui n’ont aujourd’hui qu’un seul représentant disposeront d’un second (Carqueiranne et Saint-Mandrier). Seul Le Revest, petit poucet du territoire avec ses 4.000 habitants, ne conservera qu’un seul élu.

Combien ça va coûter?

À l’heure où l’on parle de réduire le nombre d’élus et de diminuer le coût des institutions, l’orientation prise par TPM peut surprendre. Mais cette augmentation n’aura aucun impact sur les finances, assure le président de TPM. « L’enveloppe consacrée aux indemnités des élus sera la même », insiste Jean-Pierre Giran. En clair, au cours du prochain mandat, chaque membre de l’assemblée métropolitaine touchera (un peu) moins qu’aujourd’hui. La baisse n’impactera pas tous les élus de la même manière: 350 euros de moins pour le président, 142 pour les vice-présidents et 50 euros pour les « simples » conseillers métropolitains.

Toutefois, il appartiendra bien à la majorité issue des urnes au printemps prochain de déterminer l’enveloppe et le niveau de ces indemnités et donc de confirmer (ou non) ces diminutions.

Qui désigne les élus de TPM?

Pas de changement de ce côté-là. S’il a longtemps été question de permettre aux électeurs d’élire « directement » les élus dans les intercommunalités, afin de « rapprocher » les citoyens de ces institutions parfois perçues comme nébuleuses, rien n’est modifié pour les élections de 2026.

Comme par le passé, les conseillers métropolitains seront élus parmi les conseillers municipaux.

Des arrière-pensées politiques?

Du côté de TPM et de son président, on assure que l’évolution retenue ne porte pas sur des considérations politiques. Il ne s’agit pas d’un calcul à quelques mois d’élections municipales qui pourraient voir le Rassemblement national s’imposer dans certaines communes.

Concrètement, on note tout de même que la nouvelle répartition va entraîner – mécaniquement – une baisse du poids toulonnais dans l’équilibre métropolitain.

Sans la réforme, Toulon aurait pesé en 2026 34 sièges sur 81 (à 7 voix de la majorité absolue, donc). Avec l’augmentation des conseillers elle en pèsera 35 – soit un de plus – mais à 10 voix du seuil de 45 de la majorité absolue.

« Le nombre d’élus par ville est une chose, mais tout dépend aussi du résultat des élections qui détermine combien d’élus siègent dans la majorité et combien dans l’opposition », tempère Jean-Pierre Giran.