Une nouvelle soirée de violence dans la ville de Ballymena, au nord-est de l’Irlande du Nord. Des heurts ont éclaté entre des manifestants et des forces de l’ordre après une veillée en hommage à une jeune fille, qui accuse deux adolescents d’agressions sexuelles. La veille déjà, des violences à motivation raciste selon la police, avaient également éclaté à la suite d’un rassemblement en soutien à la victime et à sa famille. Le rassemblement suivait la comparution de deux adolescents roumains de quatorze ans pour tentative de viol.

Lundi soir, des habitations ont été incendiées et 15 policiers ont été blessés. Des individus cagoulés ont construit des barricades dans la rue et attaqué des maisons avant de s’en prendre aux forces de l’ordre, en jetant dans leur direction des cocktails Molotov et des briques. Quatre maisons ont été endommagées par des incendies. D’autres habitations et commerces ont vu leurs fenêtres brisées et leurs portes enfoncées.

Le lendemain, un lourd dispositif policier a été déployé dans la ville de 31 000 habitants, située à une cinquantaine de kilomètres de Belfast. Des centaines de manifestants, dont certains masqués, se sont rassemblées. Des feux d’artifice et des bouteilles en verre ont été jetés sur la police qui a utilisé un canon à eau pour disperser les manifestants.

Un porte-parole des forces de l’ordre a invité à éviter cette zone, affirmant que le quartier de Clonavon Terrace faisait face à «des troubles graves». Une partie des manifestants a commencé à se disperser à la nuit tombée. Des troubles ont également été signalés à Belfast, la capitale de la province britannique.

«La violence était clairement motivée par des considérations raciales et visait une minorité ethnique, ainsi que la police», a déclaré Ryan Henderson, un responsable de la police qui a par ailleurs condamné ces attaques «dans les termes les plus fermes», s’inquiétant d’une «montée des attaques haineuses à caractère racial en Irlande du Nord». Une importante population immigrée vit dans cette ville de 31 000 habitants, à une cinquantaine de kilomètres de Belfast.

Plusieurs ressortissants roumains ont fait part de leurs doutes et de leurs inquiétudes à la suite de ces soirées de violence. Cornelia Albu, 52 ans, habite en face de l’une des habitations incendiées. «La nuit dernière, c’était insensé, tellement de gens sont venus ici pour mettre le feu à cette maison.» Employée dans une usine et mère de deux enfants, elle affirme qu’elle doit «déménager car on ne sait pas ce qui peut se passer après cela. Ma famille a été vraiment effrayée.»

L’été dernier, la province britannique avait été secouée, comme dans d’autres endroits du Royaume-Uni, par des émeutes anti-immigration à la suite des meurtres de trois fillettes dans une attaque au couteau, dans le nord-ouest de l’Angleterre.