La garde à vue de l’adolescent de 14 ans qui a poignardé Mélanie, 31 ans, surveillante de son collège de Nogent en Haute-Marne a été prolongée ce 11 juin au matin. L’élève fait toujours face aux enquêteurs qui cherchent à comprendre ce qui a pu motiver son geste mortel la veille. Parmi les éléments qui pourront intéresser les enquêteurs et la justice, le témoignage de celle qui se présente comme sa meilleure amie, élève elle-même au collège Françoise Dolto.
« Ça fait un an qu’on se connaît, on était meilleurs amis, je le considérais comme mon grand frère et lui comme sa petite sœur », commence l’adolescente au micro de Pascal Largeron journaliste de M6. « Peut-être qu’il avait des problèmes, qu’il n’a pas forcément osé en parler. Mais je pense que ce n’était pas forcément vraiment volontaire. Il a demandé de l’aide et je pense que ce n’était pas quelque chose qu’il voulait vraiment faire », tente-t-elle d’expliquer.
« Je pense qu’il sentait qu’il avait plusieurs personnalités, qu’il n’était pas tout seul Et il avait mis un message sur l’ENT (espace numérique de travail). Il a envoyé au conseiller d’éducation ce qu’il allait faire, ce qu’il a fait. Et je pense qu’il l’a dit pour qu’on l’aide et qu’on l’empêche de le faire parce qu’il savait qu’il ne contrôlait pas ce qu’il allait faire. Et il a demandé de l’aide pour qu’on l’empêche », poursuit-elle.
« C’est lui qui m’en a parlé. En soi, il était toujours pareil. Certes, des fois, il ne contrôlait pas trop sa colère. Il pouvait un peu déborder. Mais moi, il m’a toujours dit qu’il me protégerait, qu’il ne me ferait pas de mal. Mais je n’ai jamais vraiment vu quelqu’un de méchant en lui. C’était quand même un garçon qui écoutait beaucoup de musique de métal violent, comme Rammstein ou Slipknot, qui parlait de mort. Il était passionné par la mort et la violence, et il aimait bien se battre pour rigoler avec ses amis. Il s’est aussi déjà battu deux fois pour de vrai, mais sinon, ce n’était pas un garçon qui cherchait la violence tout le temps, c’était juste quelque chose qu’il aimait », conclut la jeune femme.
La ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne a annoncé avoir demandé une minute de silence dans tous les établissements scolaires jeudi 12 juin à midi en hommage à la surveillante. Emmanuel Macron a évoqué « un déferlement de violence insensé » et le Premier ministre François Bayrou a souhaité que le gouvernement travaille à « l’expérimentation » de portiques de sécurité à l’entrée des établissements scolaires. Il a également assuré que le gouvernement allait interdire « tout de suite » la vente aux mineurs de « tout couteau qui peut constituer une arme ».
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