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Rédaction Rennes

Publié le

11 juin 2025 à 11h31

À seulement 20 ans, Ilian X. comptabilise déjà « sept condamnations » à son casier judiciaire – notamment pour avoir « frappé sa sœur ». Mardi 10 juin 2025, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Rennes après avoir commis, cette fois, des violences sur sa mère.

Une plainte déposée

Mardi 3 juin, cette commerçante rennaise avait découvert les affaires de son fils « sur le palier » : elle s’était donc rendue place Sainte-Anne pour aller le « chercher » car elle craignait ses mauvaises « fréquentations ».

Elle n’a eu d’autres choix que de déposer plainte contre son fils le lendemain, le 4 juin 2025, expliquant d’abord subir les « insultes » de son fils cadet « tous les jours », alors qu’il était pourtant sorti de prison depuis « moins de trois mois ».

En effet, trois peines de prison avec sursis probatoire lui avaient déjà été infligées par le passé, mais celles-ci ont « toutes été révoquées », si bien qu’il avait été écroué au centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet jusqu’à la fin du mois de mars 2025.

Insultes, dégradations

Alors que sa mère a porté plainte contre lui, le jeune, « sans travail ni formation », l’avait alors « saisie par les poignets » et avait « levé le poing », avant finalement de « frapper dans la porte » et d’y laisser un « gros trou ».

Ilian X. avait commis d’autres « dégradations » par le passé : il avait « brisé un grand miroir » chez sa mère et déjà « fait un trou dans le mur de la salle de bain ».

Ilian X. l’avait aussi « menacée » : celle qui avait pris l’habitude de dormir « la chambre fermée à clé » n’avait « pas intérêt à changer les serrures » de sa maison, l’avait-il mise en garde. Ilian X. avait d’ailleurs été interpellé alors qu’il « criait devant le commissariat » de Rennes, implorant sa mère de « ne pas porter plainte » contre lui.

« Je suis un clochard comparé à elle »

Placé en garde à vue, il avait « reconnu » qu’il lui était « arrivé d’insulter » sa mère et de « lui crier dessus ». Des voisins étaient d’ailleurs « intervenus » en appelant la police par le passé, a-t-il été relevé lors de l’audience.

« Vous ne contestez pas les violences puisque vous avez dit ’Je l’ai lâchée dans les deux secondes’ », lui a aussi fait remarquer la présidente de la chambre des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Rennes.

Vous comprenez que votre mère puisse avoir peur lorsque vous « pétez un plomb » ?

Présidente de la chambre des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Rennes

« C’est vrai, c’est con, ‘faut pas que je lui parle comme ça…’ Je suis un clochard comparé à elle », a dû finalement admettre le jeune homme, qui a compris que sa mère avait pu « avoir peur » alors qu’elle était « en paix » chez elle.

« J’ai agi comme une ordure »

De son côté, un expert médico-légal avait relevé les « pleurs » chez cette mère de famille sujette à une « anxiété majorée lorsque son fils s’emporte ». « Il n’est pas impossible que la santé mentale de madame se dégrade davantage dans un avenir proche », avait aussi pris soin d’écrire le médecin dans son rapport.

« J’ai agi comme une ordure », a, lui aussi, écrit Ilian X. dans une lettre qu’il a lue devant le tribunal, en l’absence de sa mère. Il souhaite désormais « une nouvelle vie tranquille et fortifiée »…

Face à cette « situation familiale explosive », et alors que le frère aîné du jeune homme avait « refusé » de l’héberger en cas de sortie de prison, la procureure de la République avait requis « six mois de prison ferme » et le « maintien en détention » du jeune homme.

Interdiction de paraître chez sa mère

Me Valérie Castel-Pagès, l’avocate de l’intéressé, avait convenu qu’il y avait une « difficulté de domicile » mais avait souligné qu’il était « heureux qu’il se soit contenté de frapper dans la porte » et non sur celle qui est « tout pour lui ». Cette mère de famille en avait simplement « gros sur la patate » et avait « raconté tous les épisodes » antérieurs aux enquêteurs.

Le tribunal correctionnel de Rennes l’a entendue : son client a été condamné à trois semaines de travail d’intérêt général (TIG) à exécuter sous dix-huit mois. S’il ne s’exécute pas, quatre mois de prison pourraient être mis à exécution. « Ça va vous faire vous lever le matin et vous mettre sur les rails », a commenté la présidente du tribunal à la lecture de la décision.

Pendant deux ans, le jeune homme aura aussi « interdiction » de paraître chez sa mère, ainsi que sur son « lieu d’activité professionnelle ».

CB (PressPepper)

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