T-shirts, sweats, parapluies, casquettes, cabas, tote bags… Depuis quelques jours, dans le cœur historique de Rouen, le grand magasin Printemps défend les couleurs de la capitale normande comme jamais. Avec une toute nouvelle gamme de produits dérivés porteurs d’un logo 100 % rouennais.
Un partenariat signé avec Rouen tourisme pour une période de quatre mois au bout de laquelle de premiers enseignements seront tirés. Car au-delà de l’aspect commercial, cette opération a aussi pour but de développer la marque du territoire, à l’image de ce que font les voisins du Havre, qui cartonnent avec leur « LH », pour « Le Havre », à prononcer comme le LA de Los Angeles.
On portera « Rouen » comme on porte « LH » pour Le Havre
Lancée au début des années 2010 par un jeune entrepreneur local, la marque LH ne cesse de s’afficher sur une multitude de supports et de produits. « Quand je vois un t-shirt LH dans les rues de Rouen, j’ai toujours un petit pincement au cœur », reconnaît Delphine Crocq, la directrice de Rouen tourisme, qui ambitionne elle aussi de conquérir le cœur des visiteurs venus découvrir la cité médiévale, mais aussi celui de ses habitants sur qui elle compte beaucoup pour devenir des ambassadeurs de cette marque.
Pour y parvenir, elle peut compter sur un atout de poids, un logo aux lignes épurées conçu par le designer Philippe Apeloig, un orfèvre en la matière, réputé internationalement. Créé en 2022 autour des cinq lettres qui composent le nom de la ville, il n’avait jusqu’à présent pas été exploité à sa juste valeur.
« Il peut être facilement déclinable, assure Delphine Crocq. Et surtout, il raconte l’histoire de la ville à travers sa forme, les couleurs choisies qui s’inspirent du territoire, du bleu de la Seine ou du gris de la pierre. » Une histoire à raconter pour celui qui achètera l’un des produits dérivés de fabrication normande.
Le coût de la qualité
Une exigence qui guide le choix des entreprises normandes sélectionnées : l’entreprise Maison décalée basée à Luneray (Seine-Maritime) pour les vêtements, les fameux Parapluie de Cherbourg (Manche), la maison Saint-James (pulls, Manche) associée à la marque originaire de Rouen Grenouille rouge pour les cabas…
Un totem métallique décliné en différentes tailles a même été conçu par l’École de production de la Métropole havraise. « On voulait miser sur la qualité plutôt que sur des produits fabriqués à l’autre bout du monde », continue la directrice de Rouen tourisme. Avec, évidemment, le coût qui va avec car si le prix du tote bag à 15 € ou celui du t-shirt brodé à 29 € reste abordable, il faut tout de même compter 169 € pour s’abriter de la pluie ou 99 € pour s’offrir un cabas, à la finition particulièrement soignée, il est vrai.
Rouen tourisme a même poussé le sens du détail en accrochant à chaque produit un petit livret expliquant sa démarche en utilisant de la corde fabriquée dans la vallée du Cailly, plus précisément à son musée industriel de la corderie Vallois. Reste à savoir si tous ces efforts seront récompensés sur le long terme. Seule l’adhésion du grand public pourra transformer l’essai. Ce qui ne se décrète pas. Qui se souvient du « Enjoy Rouen Normandie » et de sa pomme multicolore lancée au milieu des années 2010 par la métropole rouennaise ? Pas grand monde…