Publié le
11 juin 2025 à 18h16
Quand certains ont déjà démarré leur campagne, Renaissance s’interroge encore. Conséquence d’un passé douloureux, marqué par le retrait précipité de Benjamin Griveaux, investi en 2020 par La République en marche (LREM), mais déchu à la suite de la divulgation d’une sextape. Conséquence d’un présent incertain, entre les proclamations de la ministre de la Culture Rachida Dati, aimantée par la mairie de Paris, mais fragilisée par les affaires judiciaires. Conséquence d’une synthèse à bout de souffle, qui a pris la forme d’un glissement à droite au cours des mandats exercés par Emmanuel Macron. Les élections municipales de 2026 s’approchent à Paris. Mais le parti dirigé par l’ex-Premier ministre Gabriel Attal se laisse encore le temps de réfléchir à son chef de file.
Bournazel déjà lancé
« Ce sera d’ici à la fin de l’été. Plutôt en septembre », glisse Renaissance à Actu Paris. La raison ? « Paris n’est pas une ville comme les autres. La décision sera prise en concertation avec le Premier ministre et le chef du gouvernement », explique le parti macroniste. Symbolique, la prise de la capitale marquerait un gros coup à un an des élections présidentielles, organisées en 2027. Mais la bataille s’annonce rude et l’issue indécise.
Au Parti socialiste (PS), les trois candidats entretiennent tous un lien particulier avec la maire sortante Anne Hidalgo. Marion Waller a embrassé le rôle de conseillère. Le député Emmanuel Grégoire a été son bras droit durant quelques années. Et le sénateur Rémi Féraud a reçu son soutien pour la primaire socialiste prévue le lundi 30 juin et le mardi 1er juillet.
Dans la coalition de la majorité municipale, Les Écologistes ont voté pour l’actuel adjoint à la maire de Paris chargé des transports et des mobilités, David Belliard. Quant au Parti communiste (PCF), Ian Brossat va à nouveau tenter sa chance. De son côté, la France insoumise n’a pas encore dévoilé le nom de son candidat. Mais, contrairement aux autres formations de gauche, le mouvement dispose d’un ancrage local moins prononcé.
La gauche n’a pas le monopole de la dispersion. À droite, le conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel a déjà ouvert le bal de sa campagne en attirant des caciques de la Macronie originelle, comme l’ex-chef du gouvernement Édouard Philippe et les anciens ministres Clément Beaune, Christophe Béchu et Agnès Buzyn. Le sénateur LR Francis Szpiner caresse, lui, l’espoir d’être investi par son parti. Rien n’est moins sûr compte tenu de ses déboires judiciaires.
Rachida Dati, « la candidate la mieux placée »
Idem pour Rachida Dati, qui aurait repris sa carte dans son ancienne famille politique, selon Le Parisien. Si certains cadres LR, comme la patronne de la fédération de Paris, Agnès Evren, soutiennent la ministre, d’autres se révèlent plus mesurés. Parmi eux, le plus éminent, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, président du parti. Ce dernier l’avait vivement critiquée après son arrivée à la rue de Valois.
Pourtant, chez Renaissance, cette présence au gouvernement lui assure une légitimité. En mars dernier, le député de Paris et président de la fédération du parti dans la capitale Sylvain Maillard avait indiqué sur franceinfo qu’elle était « la candidate la mieux placée, de loi », précisant que la candidature serait finalisée « fin mai-début juin », avant une annonce le « 30 juin ».
L’élu se serait-il avancé ? Au sein de Renaissance, on précise qu’à cette date seront dévoilées les têtes de liste « dans les villes de 60 000 habitants ». « C’est Franck Riester, chargé des élections, et Gabriel Attal, qui seront chargés de ces annonces », rappelle le parti. Dans les Hauts-de-Seine, trois « pilotes » ont déjà été désignées, dont l’ancienne porte-parole du gouvernement Barnier Maud Bregeon, député de la 13e circonscription, comme l’indiquait Le Parisien en avril. Mais ils ne seront pas automatiquement chefs de file. À Paris, réponse dans quelques mois.
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