Les pistes cyclables parisiennes ne sont pas près de se vider, bien au contraire. A partir du 1er octobre, la ville de Paris va accueillir un troisième opérateur de vélos en libre-service : le suédois Voi. Une décision soumise à la validation du Conseil de Paris le 1er ou 2 juillet.

En plus de l’opérateur franco-allemand Dott et l’américain Lime, déjà omniprésents dans la capitale, Voi a été choisi parmi une douzaine de candidats. «Ce nouveau contrat représente le plus grand marché de vélos en libre-service jamais remporté par Voi Technology dans le monde», s’est réjouie l’entreprise dans un communiqué.

Chacun de ces trois opérateurs pourra ainsi déployer entre 3 000 et 6 000 vélos en fonction des saisons. «Si on constate une grande utilisation de leurs services, c’est-à-dire quatre usages par jour par vélo», ils seront autorisés à en déployer 1 500 supplémentaires, a détaillé l’adjoint aux mobilités à la ville de Paris, David Belliard (EE-LV). «Notre enjeu est qu’on n’ait pas 40 000 vélos dans tout Paris parce qu’on n’a pas la capacité de gérer», a-t-il poursuivi. Dans cette configuration, il y aura donc au minimum 9 000 vélos et au maximum 22 500 en circulation.

Les candidats retenus ont été choisis pour leur «excellence environnementale (production, durée de vie, maintenance des appareils), l’assurance d’une bonne gestion de l’espace public» mais aussi par rapport au critère financier, a détaillé David Belliard. Le contrat pourrait en effet ramener 4 millions d’euros par an dans les caisses de la capitale, selon ses estimations.

De son côté, l’opérateur français Pony, candidat non retenu, a déploré une décision prise sans respecter les règles de délibération du Conseil de Paris et qui, si elle était validée, «priverait les Parisiens du seul opérateur français de vélos en libre-service». La société a annoncé son intention de porter «à la connaissance des élus parisiens les éléments qui entachent la procédure d’irrégularité» selon elle, avant le vote de juillet.

«Depuis 2020, notre objectif est de réguler le free floating [véhicules en libre-service, ndlr] qui vient en complément des mobilités plus classiques type transport en commun, vélo et marche», a expliqué David Belliard. Après avoir interdit les trottinettes en libre-service en 023, la ville de Paris a conservé les vélos car «ça se gère plus facilement, ça n’occupe pas de la même manière l’espace public et il y a une plus faible dangerosité», poursuit-il. Trustés par les touristes, étudiants et jeunes salariés parisiens, en 2024 – année olympique oblige –, Lime et Dott ont recensé 22 millions de trajets selon les chiffres rapportés par le Parisien. A titre de comparaison, Vélib, service métropolitain de vélos en libre-service, a, lui, atteint 49 millions de courses.

Jusqu’à présent, la ville de Paris procédait par appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour choisir les opérateurs, renouvelé tous les ans. Désormais, Paris a fait le choix de signer une convention d’occupation du domaine public (CODP), valable pour quatre ans, avec les trois opérateurs choisis.

De même, le système de stationnement va évoluer, abandonnant le linéaire, autrement dit l’autorisation de garer un certain nombre de vélos tous les 100 m. Outre les stationnements dédiés, qui sont insuffisants, les vélos en libre-service devront être garés au niveau d’arceaux en fonction de la place disponible.