Des chercheurs travaillant sur le déclin cognitif.Une étude (JCI, 2021) montre que l’hyperglycémie abîme le glycocalyx, ce qui pourrait accélérer le vieillissement cérébral chez les personnes diabétiques. © Freepik

C’est un fait : avec l’âge, notre cerveau fatigue. Perte de mémoire, ralentissement cognitif, troubles de l’attention… Ces symptômes, familiers à beaucoup, sont souvent les premiers signes d’un vieillissement cérébral.

Mais ce processus pourrait être ralenti, voire partiellement inversé, grâce à une couche de sucre protectrice. 

Barrière hémato-encéphalique : et si tout se jouait dans une couche de sucre ? Le glycocalyx : qu’est-ce que c’est ? 

Le glycocalyx est une fine couche de molécules de sucre qui tapisse l’intérieur de nos vaisseaux sanguins, y compris ceux qui forment la barrière hémato-encéphalique, cette frontière ultra-sélective entre le sang et notre cerveau.

Le glycocalyx empêche les agents inflammatoires et toxiques de franchir la barrière et de semer la pagaille dans notre système nerveux central. En somme, c’est un peu la douane du cerveau. Et quand elle s’effrite, tout passe.

Quand la science s’invite dans la prévention du vieillissement cérébral

Une étude menée par une équipe de neurologues de l’université de Stanford (Californie, États-Unis) met en lumière une réalité peu connue : avec l’âge, le glycocalyx s’amincit. Alors, la barrière hémato-encéphalique devient poreuse, laissant entrer des molécules inflammatoires. C’est alors que s’installe une inflammation chronique du cerveau, point de départ de nombreux troubles cognitifs et maladies neurodégénératives.

Chez la souris, les chercheurs ont démontré qu’en restaurant la densité du glycocalyx, ils pouvaient non seulement réduire la perméabilité cérébrale, mais aussi améliorer les capacités de mémoire. Une avancée considérable.

Une nouvelle cible thérapeutique en vue ?

La communauté scientifique ne s’y trompe pas : ce “bouclier sucré” ouvre la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques. Parmi les pistes envisagées :

  • Renforcer le glycocalyx pour prévenir le vieillissement cérébral ;
  • Cibler les molécules impliquées dans sa dégradation ;
  • Mieux faire passer certains traitements à travers la barrière hémato-encéphalique, jusqu’ici difficile d’accès.

Encore faut-il passer des souris à l’homme. Mais les chercheurs se montrent optimistes, d’autant que des études préliminaires sur des échantillons humains montrent une corrélation claire entre l’affaiblissement du glycocalyx et le vieillissement cérébral.

Vieillissement du cerveau : ce que vous pouvez déjà faire

En attendant les traitements de demain, certaines habitudes peuvent aider à protéger ce glycocalyx si précieux :

Et bien sûr, éviter les expositions prolongées au stress, grand perturbateur de l’équilibre cérébral.

À SAVOIR 

Une étude publiée dans le Journal of Applied Physiology (2021) montre que l’exercice physique, notamment le HIIT (exercices fractionnés à haute intensité), peut renforcer l’épaisseur du glycocalyx dans les capillaires. 

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